Ce conte de Noël inédit est paru en entier dans le n° 1822.
Lire le chapitre I
Noël, le quatrième roi mage…
Un conte chrétien par Jean-Luc Delle
Chapitre II
Les trois Mages se remirent en route de concert et entrèrent ensemble à Jérusalem. Leur magnifique équipage ne manquait pas d’attirer l’attention parmi les passants, mais lorsqu’ils se mirent à questionner les badauds à propos du lieu de naissance du Roi des Juifs dont ils avaient vu le signe annonciateur dans le ciel, la vague curiosité céda bien vite la place à un vif intérêt. Dès lors, la présence de ces hommes fut rapidement portée à la connaissance du roi Hérode qui, intrigué, interrogea à son tour les grands prêtres : selon l’Écriture, où donc cet énigmatique enfant-roi était-il censé voir le jour ? Les Lévites lui rappelèrent alors les paroles du prophète Michée (chapitre V, verset 1) :
« Et toi, Bethléem – Ephrata, petite parmi les clans de Juda, c’est de toi que sort pour moi celui qui doit gouverner Israël. Et dont l’origine remonte aux temps anciens. Aux jours de l’éternité. »
Craignant pour son trône, et voyant dans ce mystérieux « Roi des Juifs » une menace pour son pouvoir personnel, le cruel Hérode résolut de se débarrasser de l’enfant. Il fit donc venir à son palais Gaspard, Balthazar et Melchior avec la ferme intention de les manœuvrer. Ceux-ci se présentèrent sans méfiance à la cour et sollicitèrent le monarque comme ils avaient questionné les habitants de la ville ; Hérode, suivant les indications de ses scribes, leur précisa que la prophétie désignait la bourgade de Bethléem comme lieu de naissance de celui dont l’avènement leur avait été prédit. Il leur enjoignit de s’y rendre, de trouver l’enfant, et de revenir lui préciser de qui il s’agissait afin qu’il puisse l’honorer à son tour. Sages et instruits, mais surtout humbles et attentifs aux signes du Très-Haut, Gaspard, Balthazar et Melchior, une fois à Bethléem, n’eurent aucun mal à identifier Jésus. Dans la misérable étable qui l’avait vu naître quelques jours plus tôt, reposant sur une modeste couche de paille, le nourrisson les accueillit avec un sourire. Réconforté par la chaude haleine d’un âne et d’un bœuf, mais surtout veillé avec amour par sa mère et par Joseph,…