Familles de foi (2/3) : Des générations de saints

Publié le 30 Déc 2024
famille de foi

Sergio et Domenica Bernardini, un couple de vénérables dont 8 des 10 enfants se sont consacrés à Dieu.

> Dossier : « Familles de foi : de la Bible à aujourd’hui »
Dans tous les siècles de l’histoire de l’Église, on voit des familles, parfois sur plusieurs générations, compter plusieurs saints. On peut observer cette « contagion spirituelle » à toutes les époques. 

  La sainteté n’est ni génétique ni héréditaire, mais le bon exemple dans la vie de foi et la pratique des vertus peuvent influencer le comportement et les choix des enfants.

De saints petits-fils

On le voit avec deux grands docteurs de l’Église du IVe siècle, saint Basile de Césarée et saint Grégoire de Nysse. Ils étaient les petits-fils de sainte Macrine l’Ancienne, qui avait souffert comme témoin de la foi à l’époque des persécutions et dont saint Basile dira : « Elle façonna nos âmes par une piété fondée sur la saine doctrine.» Les deux frères diront aussi ce qu’ils doivent à leurs parents, sainte Emmelie et saint Basile l’Ancien, très pieux, et à leur sœur aînée, sainte Macrine la Jeune. Elle avait refusé de se marier et avait choisi de se consacrer à Dieu. Après la mort de son père, elle devint l’âme de la maison. Saint Grégoire de Nysse dira qu’elle fut « père, maître, pédagogue, mère, conseillère de tout bien ». Basile, qui sera plus tard évêque de Césarée, fondera un premier monastère en face de la maison familiale. Un quatrième membre de la fratrie, Pierre, ordonné prêtre par son frère Basile et devenu évêque de Sébaste, sera lui aussi canonisé. À la même époque, saint Augustin dira tout ce qu’il doit à sa mère, sainte Monique. Dans les Confessions (l. IX, ch. VIII-XIII) il en a fait un bel éloge. Elle avait épousé Patricius, un païen, qu’elle réussit à convertir « dans les derniers temps de sa vie temporelle ». Le couple avait eu trois enfants : Navigius, Augustin et une fille, dont ignore le nom mais qui, devenue veuve, fut supérieure d’une communauté religieuse. Pour ses trois enfants, sainte Monique fut une mère patiente et exigeante à la fois, très présente. Le point culminant de ses relations avec son fils Augustin fut sans doute la quasi-extase mystique qu’ils eurent à Ostie en 387, lors d’une « conversation » où « ce monde et ses plaisirs perdirent tout leur prix à nos yeux ». À la fin du siècle suivant, dans le cas de saint Benoît, l’influence fut de frère à sœur. « Né [vers 480] dans une bonne famille de noblesse provinciale », en Italie,…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Yves Chiron

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseSpiritualité

1ers samedis de Fatima (1/9) | Le Cœur immaculé de Marie : un remède pour notre temps

Jubilé 2025 des 1ers samedis de Fatima | 2025 est une année jubilaire pour l'Église, mais c'est aussi le centenaire d’une demande toute particulière de la Vierge de Fatima : « la communion réparatrice des premiers samedis du mois », évoquée dès 1917. Le 10 décembre 1925, Notre-Dame apparaît à Lucie, pour lui donner les détails de cette dévotion des premiers samedis du mois et lui demander de commencer à la propager.

+

fatima samedis
À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Guillaume Bernard : Quas Primas et le royalisme intégral

Enquête Quas Primas 4 | Nous continuons notre enquête sur Quas Primas. Dans le contexte de l'entre-deux-guerres-mondiales, en un temps d'affrontement des doctrines matérialistes libérale et collectiviste, le pape Pie XI institua une fête liturgique honorant, dans la deuxième personne de la sainte Trinité, le Roi de l'univers. Cette proclamation d'un royalisme intégral était d'autant moins anachronique qu'elle reste d'une parfaite actualité.

+

quas primas Guillaume Bernard
À la uneÉglise

L’Église et l’esclavage (1/4)

DOSSIER « Le christianisme face à l'esclavage » | L’Histoire tend à prouver que plutôt que ceux que l’on nomme les abolitionnistes, ce sont les changements théologiques et moraux graduellement obtenus par l’Église qui amenèrent la disparition de l’esclavage dans les sociétés occidentales chrétiennes. L’ouvrage de Jean-Pierre Montembault, Les Chrétiens et l’esclavage, retrace ce renversement moral initié par le Christ. Entretien.

+

esclavage église