Carte Blanche : Dix stigmatisé(e)s contemporain(e)s

Publié le 23 Fév 2025
Dix stigmatisé(e)s contemporain(e)s
> Carte Blanche d’Yves Chiron

  Padre Pio, Thérèse Neumann et Marthe Robin sont les stigmatisés du XXe siècle les plus connus. De nombreux ouvrages leur ont été consacrés. Aussi on ne les retrouve pas dans l’Enquête sur les stigmatisés que publie Joachim Bouflet, spécialiste bien connu des phénomènes mystiques extraordinaires. Son ouvrage se limite au XXe siècle et au début du XXIe siècle et consiste en dix portraits de stigmatisés (neuf femmes et un homme) : de l’Allemande Anna Schäffer, laïque, tertiaire franciscaine, morte en 1925, canonisée en 2012, à la Roumaine Maria Cotoi, religieuse, fondatrice de la congrégation du Cœur Immaculé de Marie, morte en 2018. Joachim Bouflet ne s’embarrasse pas de notes, d’analyses interprétatives, de critique historique, il raconte dix vies. C’est une « galerie de dix portraits, chaque personne présentant un cheminement spécifique, avec pour dénominateur commun un amour héroïque pour Dieu et pour tous ses frères ».

Symphorose Chopin

Une des personnalités les plus déroutantes est celle de Symphorose Chopin (1924-1983), laïque qui a passé la plus grande partie de sa vie en banlieue parisienne. Un quart du livre lui est consacré. Joachim Bouflet, qui l’a connue dès 1970 et l’a côtoyée pendant les dix dernières années de sa vie – ce qu’il ne dit pas dans ce livre –, a eu accès à la vaste documentation qui subsiste sur elle : sa correspondance et le journal qu’elle a tenu à la demande de son directeur spirituel. La vie de Symphorose est marquée d’épreuves morales et de souffrances physiques. Les maladies qu’elle a traversées et les opérations chirurgicales qu’elle a subies se comptent par dizaines. Dès son enfance, elle reçoit des grâces particulières qui commencent par une apparition de Jeanne d’Arc. Mais la sainte ne lui apparaît pas comme une guerrière glorieuse, c’est une présence discrète pour la réconforter : « Une nuit, dans un rayon qui avait enveloppé mon lit, un visage apparut et me dit : “Tu te rappelleras mon nom, je m’appelle Jeanne.” J’ai mis des années avant de comprendre. Rien ne m’avait troublée, au contraire, je me sentais rassurée, en sécurité. » Symphorose sera, tout au long de sa vie, bénéficiaire de manifestations extraordinaires (stigmatisation, lévitation, bilocation, extases, et d’autres), mais elle n’y attache pas d’importance. Sa vocation est d’aider les autres et de sauver des âmes. Elle écrira un jour avec simplicité :

« Je ne suis pas une mystique, je n’ai jamais compris ce que cela voulait…

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Yves Chiron

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