> Enquête Quas Primas
Nous continuons notre enquête à l’occasion du centenaire de Quas Primas. L’encyclique de Pie XI semble bien à la peine chez les catholiques de notre époque, y compris les autorités ecclésiastiques. Les papes récents ont cependant régulièrement abordé la question du règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ malgré tout largement évacuée de l’enseignement.
L’importance de la lettre encyclique Quas Primas conduit naturellement à évoquer la déchristianisation de notre société. Un catholique a-t-il encore le droit de parler de royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ de nos jours ? Un candidat récent à l’élection présidentielle, catholique affiché, se vantait de n’avoir jamais été influencé par sa foi dans ses choix politiques. Il avait ainsi voté sans faiblir toutes les lois facilitant l’IVG.
Une accélération
L’anticatholicisme furieux de la Révolution française a abouti aux lois de séparation des Églises et de l’État en 1905. Depuis ces événements, et avec une accélération ces dernières années, nous avons assisté en France à l’effondrement législatif des protections liées à la loi naturelle, héritières de l’ancienne morale chrétienne. L’Église de France s’élève régulièrement contre ce démantèlement mais sa modération semble comme décalée devant ces changements anthropologiques. L’interdiction des messes publiques pendant le Covid aura été un épisode significatif non seulement de l’absence de considération pour les catholiques en France mais aussi de la faiblesse de leur hiérarchie. Nous sommes au cœur de l’actualité de Quas Primas. Les catholiques français, devenus largement minoritaires dans leur pays anciennement chrétien, ne prétendent pas imposer leurs vues aux non-catholiques. Ils prétendent faire entendre que « les hommes ont une dimension sociale qui ne peut échapper au rayonnement du Christ » et que « dans une société qui ne jouit pas de l’unité de croyance dans la foi catholique, la loi divine exige que les chrétiens (et les hommes de bonne volonté) aient le souci de travailler à ce que la société civile honore la loi naturelle, et qu’elle donne à l’Église la possibilité de prêcher l’ordre surnaturel » (père de Blignières dans Sedes Sapientae, n°167). Pie XI dans sa première encyclique Ubi arcano Dei consilio du 23 décembre 1922 faisait un constat terrifiant après la Première Guerre mondiale :
« Aussi la confiance et la sécurité ont-elles fait place à des préoccupations anxieuses et à des craintes toujours en éveil : l’inertie et la paresse ont remplacé l’activité et le travail ; au lieu de la…