> DOSSIER « Réforme des paroisses : que devient le curé ? »
La restructuration des paroisses ne fait qu’accroître la crise des vocations, le désert spirituel et perturbe les prêtres.
Les symptômes les plus visibles des conséquences très graves de la restructuration sont les suivants : Le premier symptôme est l’accentuation de la crise des vocations de prêtres diocésains. La France est la « lanterne rouge » de l’Europe aussi bien quant au nombre de prêtres (12 000, dont 9 000 prêtres diocésains – moyenne d’âge : 75 ans et, par conséquent, environ 4 000 en activité – contre 48 000 en 1950, 40 000 en 1965 et 25 000 en l’an 2000) et de séminaristes (environ 700, alors qu’ils étaient encore un millier au début du XXIe siècle et 4 500 en 1950) que de prêtres diocésains ordonnés chaque année (soit une centaine depuis 1977 contre un millier en 1950 et 646 en 1965). Or, ce qui attire les vocations sacerdotales et les encourage à persévérer, ce n’est certes pas la figure actuelle du prêtre-coordinateur, dont la responsabilité personnelle de pasteur d’âmes est étouffée dans le maillage serré des diverses équipes, où règnent trop souvent les laïcs dits « engagés », eux-mêmes adeptes d’une ecclésiologie souvent déviante. Rétablir la confiance dans le sacerdoce diocésain passe d’abord par le rétablissement sans ambiguïté du modèle catholique du curé-pasteur, selon l’esprit du saint Curé d’Ars, lui-même fils de l’École française de spiritualité, issue des décrets réformateurs du concile de Trente, que le décret du concile Vatican II sur la vie et le ministère des prêtres Presbyterorum Ordinis a approfondis dans une perspective missionnaire (cf. Méditations de la retraite prêchée par saint Jean-Paul II à Ars-sur-Formans aux prêtres, diacres et séminaristes de la France, le 6 octobre 1986). 2. L’avancée inexorable du désert spirituel, fruit amer de la revanche de la nature humaine sur un certain jeu intellectuel. De fait, alors qu’on espérait revitaliser les paroisses en les regroupant, on s’aperçoit en réalité que nombre de fidèles, désorientés, se détachent de ces nouvelles communautés sans véritable personnalité, ou qu’ils en rejoignent d’autres, surtout en ville (les fameuses paroisses d’élection), ou encore… abandonnent plus ou moins la pratique religieuse (en particulier à la campagne). 3. La promotion d’une ecclésiologie déviante, avec les thèmes sans cesse ressassés et martelés de la « ministérialité des laïcs engagés », de la « coresponsabilité », de la « promotion » du laïcat, etc.,…








