Saint-Pierre de Rome : Le chef-d’œuvre collectif de la chrétienté universelle

Publié le 24 Déc 2025
saint-pierre basilique

Le Bernin conçoit, devant la basilique, une place ovale qui accueille toutes les nations du monde. (Photo : Diliff, CC BY-SA 3.0)

> HS n° 60-61 « Saint-Pierre de Rome, 1700 ans de splendeurs »
La consécration de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome eut lieu exactement 1300 ans après celle de Saint-Pierre du Vatican. Pendant près de deux siècles, l’action continue de plus de 20 papes, le concours d’artistes de génie tels que Bramante, Raphaël, Michel-Ange, Maderno ou le Bernin, permirent à un chef d’œuvre d’harmonie de voir peu à peu le jour : l’église-mère de toute la chrétienté.

  Il ne manque pas, à Rome, d’églises dont l’architecture traduit une histoire complexe, au gré de remaniements, rénovations ou modernisations qui en ont fait de véritables palimpsestes de styles. Qui découvre la basilique Saint-Pierre, en revanche, croit voir un monument parfaitement cohérent, qu’on dirait sorti tout orné du cerveau d’un architecte génial. Or, s’il y eut bien du génie à l’œuvre dans sa conception, le pluriel ici s’impose, car l’histoire de l’édifice s’étalant sur deux siècles, il fallut plusieurs maîtres pour venir à bout du chantier, et ce sont les noms les plus prestigieux de l’architecture de ce temps qui se succèdent à sa tête : rien de moins que Bramante, Raphaël, Sangallo, Maderno, sans oublier ces deux noms qui furent les plus grands génies de leur temps respectif : Michel-Ange et le Bernin. Avec cette succession d’artistes au talent unique et au tempérament certain, au service de 22 papes différents, qui avaient eux aussi plus que leur mot à dire, ne tient-il pas du miracle que Saint-Pierre de Rome dégage une telle impression d’harmonie et de cohérence stylistique, et que rien ne trahisse les soubresauts de son histoire ni les changements de pied, les volte-face, les remords, les destructions même, qui ont présidé à sa construction ? Ou, au contraire, n’est-ce pas une preuve supplémentaire du génie de ces grands artistes que d’avoir su, chacun en imprimant sa marque bien personnelle au tableau d’ensemble, en maintenir l’unité ? La tâche aurait été autrement compliquée sans la décision de Jules II, au début du XVIe siècle, de détruire l’ancienne basilique pour en construire une toute nouvelle. Outre qu’elle avait perdu sa pureté originelle du fait des ajouts accumulés au fil des siècles, elle montrait, depuis le début du XIV siècle, des signes inquiétants d’affaissement (une partie du toit s’était même écroulée), et la surface réduite de l’abside ne suffisait plus aux cérémonies pontificales, en un temps où les papes, solidement réinstallés à Rome après la…

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Laurent Dandrieu

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