Pour son homélie du dimanche de Gaudete (3ᵉ dimanche d’Avent), Léon XIV a rappelé la dimension lumineuse de l’attente, déjà soulignée par le pape François dans le contexte de l’année jubilaire, en particulier pour le milieu des prisons.
Traditionnellement, le 3ᵉ dimanche d’Avent est tout à la joie (dimanche Gaudete), comme le 4ᵉ de carême (dimanche Laetare). La joie de l’Église s’accroît donc en ce dimanche. Tout en soupirant après son Seigneur, elle sent qu’il approche, et elle croit pouvoir tempérer l’austérité pénitentielle de ce temps par une innocente allégresse : on entend l’orgue à la messe et les ornements sont de la couleur rose.
Ce dimanche de la joie nous rappelle la dimension lumineuse de l’attente : la confiance que quelque chose de beau, de joyeux et de grand va arriver. En cette année jubilaire, ce fut le monde carcéral qui fut tout à la joie. Le pape François, en ouvrant la Porte Sainte de l’église de la prison Rebibbia, lançait une invitation à chacun : « Je vais vous dire deux choses. Premièrement : la corde en main, avec l’ancre de l’espérance. Deuxièmement : ouvrez en grand les portes du cœur. »
En faisant référence à l’image de l’ancre lancée vers l’éternité, il nous invitait tous à garder vivante la foi en la vie qui nous attend, et à toujours croire en la possibilité d’un avenir meilleur. Il nous exhortait aussi à être, avec un cœur généreux, des artisans de justice et de charité dans les milieux où nous vivons.
À l’approche de la clôture de l’Année jubilaire, le pape Léon XIV, dans son homélie pour ce dimanche, nous invite à reconnaître que, malgré les efforts d’un grand nombre, il y a encore beaucoup à faire et également dans le monde carcéral. Dieu est Celui qui rachète, qui libère, mais il nous donne la mission exigeante d’œuvrer avec lui.
La prison est un environnement difficile. Il ne faut pas se décourager ou reculer, mais aller de l’avant avec ténacité et courage. Dieu est miséricordieux et il permet qu’en ce monde chacun puisse se relever après une chute. Aucun être humain ne se résume à ses actes. La justice miséricordieuse de Dieu est toujours un processus de réparation et de réconciliation.
Quand, y compris dans ce milieu difficile de la prison, on préserve la beauté des sentiments, l’attention aux besoins des autres, le respect et la capacité du pardon miséricordieux, alors des fleurs merveilleuses s’épanouissent du sol dur de la souffrance et du péché. Le Jubilé est un appel à la conversion et, à ce titre, il est source d’espérance et de joie.
Aussi est-il important de regarder avant tout vers Jésus. Parfois des miracles peuvent se produire grâce à des interventions extraordinaires de Dieu, mais ce n’est pas nécessaire. Par contre, nous devons être compatissants et miséricordieux.
Saint Paul VI, à la fin de l’Année jubilaire 1975, parlait pour la première fois de la civilisation de l’amour. Dans ce but, le pape François souhaitait qu’en cette Année sainte, puissent être accordées « des formes d’amnistie ou de remise de peine visant à aider les personnes à retrouver confiance. » Le pape Léon reparle alors de l’origine biblique du Jubilé, année de grâce où chacun se voyait offrir la possibilité de recommencer sa vie.
Saint Jean-Baptiste invitait le peuple à se convertir et à traverser à nouveau symboliquement le fleuve, comme au temps de Josué, pour entrer en possession de la nouvelle terre promise. Cette figure du Baptiste est d’ailleurs très éloquente par elle-même : il était droit, austère, franc au point qu’il se fera emprisonner pour le courage de ses paroles, et en même temps, il était riche de miséricorde et de compréhension envers ceux qui, sincèrement repentis, cherchaient à changer de vie.
Comme toujours le Pape cite saint Augustin, dans son célèbre commentaire de la femme adultère: « Les bourreaux une fois partis, il n’y avait plus que la misère et la miséricorde. »
La tâche du monde carcéral n’est pas facile. Les problèmes à affronter sont nombreux : surpopulation, engagement encore insuffisant pour garantir des programmes éducatifs, etc. Et surtout, il ne faut jamais oublier les blessures du corps et du cœur. Le Seigneur continue de nous répéter qu’une seule chose est importante : que personne ne soit perdu et que tous soient sauvés.
À l’approche de Noël, confions nos rêves de guérison à l’Immaculée, Reine de l’Avent. Nous savons que, même devant les plus grands défis, nous ne sommes jamais seuls : le Seigneur est proche et sa Mère toujours avec Lui.








