Le pape au Kazakhstan : La Croix omniprésente

Publié le 21 Sep 2022

Le Mont des Croix en Lituanie.

La Croix, « scandale pour les juifs et folie pour les païens », demeurera à tout jamais pour le chrétien signe de victoire et de triomphe. La Croix est essentiellement une œuvre d’amour et d’obéissance mais du côté du Christ seulement. Du côté des hommes, il s’est agi d’un assassinat, d’un déicide fruit de l’injustice humaine, de l’égoïsme extrême et stupide et d’une basse trahison C’est ce qu’a rappelé le Pape lors de l’homélie de la messe du 14 septembre, à Noursoultan, au Kazakhstan, qui a connu il y a peu la persécution communiste et athée. Dans la ligne de Jean-Paul II à Lourdes en 1983 pour ce qui est du contenu, le Pape nous dresse un bilan assez impressionnant de la présence de la Croix du Christ chez les Kazakhs. Ils ont été atteints douloureusement, comme les Juifs dans le désert. Beaucoup sont morts de la persécution sanglante, mais ils ont regardé le nouveau serpent d’airain qu’est la Croix du Christ. Celle-ci a un effet encore plus salvifique que le simple serpent. Par elle, le Christ a enlevé le poison mortel du serpent, l’antique ennemi. La Croix du Christ est une véritable école : celle de l’amour. Elle est source de la seule révolution qui vaille, celle de l’amour.

Le Christ fut condamné par les pharisiens et les docteurs de la loi. Il en va de même de nos jours. Les nombreux pharisiens se scandalisent vite et condamnent les pécheurs en acceptant librement et cyniquement le péché. Les pays qui ont subi le joug communiste ou totalitaire (je pense aujourd’hui aux persécutions en pays islamiques, car nous ne devons pas nous voiler les yeux) nous donnent une grande leçon. Ils ont eu à subir les graves morsures des serpents du mal moderne. Ils ont souvent connu un parcours troublé, fait de chutes et de relèvements, à l’instar du Christ lui-même durant la montée au Calvaire. On leur a injecté à haute dose le venin mortel de la désillusion, du désespoir, de tous ces vices qui nous enferment dans notre moi. Ils ont vaincu tout cela en regardant la Croix du Christ. Je songe en ce moment au Mont des croix en Lituanie. Ils nous aident à nous relever, chaque fois que notre dignité se sent blessée. Au bout de ce tunnel, ces pays persécutés ont retrouvé la liberté, mais ils connaissent un autre mirage : celui de la fausse liberté. La vraie liberté est toujours en lien avec la vérité. Il est bon de se rappeler tout cela, car la Croix sera toujours présente dans notre monde, sous quelque forme que ce soit. Notre chemin passe et passera toujours par la Croix du Christ. Le chemin de la paix aussi, car la paix n’est pas acquise une fois pour toutes et méfions-nous des fausses paix qui ne viennent pas du Christ.

La Croix ne doit et ne peut pas être portée seul. Jésus lui-même a voulu être aidé par Simon de Cyrène et nous devons être des Simon de Cyrène pour nos frères persécutés, au Kazakhstan, comme en tant d’autres pays du monde, y compris la France qui reste fille aînée de l’Église même si elle est devenue adultère et apostate. Les dons de Dieu sont en effet sans repentance. Pour que tous les pays du monde se relèvent, et grandissent dans la charité et la justice, il faut construire des ponts de solidarité et de dialogue. Mais ces ponts doivent être construits avec le bois de la Croix ; sinon, ils ne résisteront pas aux vents des tentations et du Malin.

Pour terminer souvenons-nous toujours de deux choses. D’abord que le pardon n’est pas l’oubli. On doit toujours pardonner, même si on ne peut pas toujours oublier. Jésus est pour nous un grand modèle. D’autre part, le chemin que nous devons traverser avec Marie sera toujours celui du salut, c’est-à-dire de l’amour humble et gratuit sans si et sans mais.

Une moine de Triors

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