Tant lors de son homélie qu’au moment de la récitation de l’Angélus le dimanche de la Pentecôte, le Pape, comme il le fait très souvent du reste, a rappelé l’importance de la mémoire qui nous relie au passé et donc à l’histoire et à la Tradition. Rappel particulièrement opportun en ce jour de Pentecôte, car sans l’Esprit Saint qui nous remémore Jésus, la foi perd la mémoire et devient un simple souvenir. La mémoire, elle, est vivante et cette mémoire est apportée par l’Esprit Saint. Et nous, sommes-nous des chrétiens privés de mémoire ? Attention ! Veillons à ne pas le devenir. Le remède consiste à invoquer l’Esprit Saint. La perte de la mémoire, organisée et programmée depuis des années par le mystère d’iniquité, a pour but de déraciner les hommes, de leur faire perdre leurs repères sûrs, les livrant ainsi à la peur et les rendant manipulables.
Le Saint Esprit, mémoire de l’Église, nous rattache à notre passé et ainsi à la grande Tradition de l’Église, nous montrant ainsi par où il faut marcher pour arriver à Dieu. C’est donc une mémoire active qui rappelle à chacun le sens et l’existence du Dieu amour. La perte de la mémoire est l’une des plus grandes pandémies au monde, qui entraîne la perte du sens de Dieu sinon sa mort, la perte du sens du péché et la perte de toutes les traditions. Elle tue ainsi spirituellement et moralement. Alors comment s’étonner qu’on ait oublié ce que l’Église fit dans le passé pour lutter contre les pandémies ? Comment s’étonner qu’on ait fermé les églises alors que jusqu’à présent la première chose que l’on faisait c’était de les ouvrir ? Oui, au cours des siècles, les pandémies furent nombreuses : pestes – dont la plus célèbre fut la peste noire –, choléra, lèpre (cf. les Évangiles), paludisme, grippe (avant la grippe espagnole, une épidémie de grippe ravagea Malte et le bassin méditerranéen) etc. Les pandémies ne sont donc pas nouvelles, mais la perte de la mémoire a fait que pour la plupart des gens cette pandémie était inédite et cela d’autant plus que cet oubli favorise la manipulation en engendrant la peur. Mais il y a pire. Jusqu’à la pandémie de la Covid, la mémoire nous rappelait que nous dépendions de Dieu et de sa divine Providence à laquelle nous devons non seulement nous soumettre mais encore faire confiance (on était dans la perspective du faire crédit à Dieu du livre de Job et de l’affirmation : « pas un de vos cheveux ne tombera de votre tête sans la permission de votre Père céleste »). Dieu était au centre et toute pandémie était perçue dans la ligne des quatre points fondamentaux de toute prophétie biblique : 1) constat du péché – 2) appel à la conversion – 3) châtiment si la conversion n’avait pas lieu et enfin – 4) paix messianique. Cela est très visible chez saint Francesco et sainte Jacinta atteints de la grippe espagnole. Dans cette perspective, les moyens recommandés pour sortir d’une pandémie étaient la prière sous toutes ses formes y compris les pèlerinages, la pénitence (les Flagellant lors de la peste noire). En un mot, on avait d’abord recours à Dieu, car tout était centré sur lui. On demandait la charité toujours créative et bien sûr la sainteté. Avec la perte de la mémoire, le centre n’est plus Dieu mais l’homme seul capable, soit-disant, par sa science de nous sauver. La prière elle même ne l’est qu’en vue de l’homme. Combien ont songé lors de la pandémie de la Covid à demandéer au Seigneur que sa volonté soit faite ? La pandémie de l’avortement, car c’en est une, est très significative de ce renversement à 180° dans la mentalité contemporaine. Que Marie nous apprenne à démasquer la vraie pandémie pour la combattre.