Ce jeudi 3 novembre, Mgr de Moulins-Beaufort (président de la CEF) a énoncé, lors de son discours d’ouverture dans l’hémicycle Sainte-Bernadette, les différents temps de travaux pour ces cinq jours.
Cette rencontre d’automne est considérée comme une assemblée de mi-parcours, qui n’énoncera pas de grandes décisions mais fera seulement le point sur l’avancement de deux sujets. Les groupes de travail entamé en novembre 2021 à la suite du rapport de la CIASE et le processus de transformation des structures de la CEF. La prochaine assemblée plénière de mars 2023 s’annonce donc être particulièrement dense car elle signera l’aboutissement simultanée de ces deux dossiers.
Mgr de Moulins-Beaufort a également indiqué que le contexte de ce qu’il nomme “l’affaire Michel Santier”, les avait contraints à modifier leur programme. Après avoir adressé une pensée pour toutes les victimes de l’ancien évêque de Créteil, il a précisé que les évêques se réunissaient “avec des sentiments mêlés de colère, de honte, d’impuissance, d’incompréhension, avec peut-être de la méfiance entre nous.”
Cette assemblée était annoncée à huis-clos, c’est-à-dire avec un point de presse unique en fin de travaux, le mardi 8 novembre. Au regard des récents évènements, un certain nombre d’éclairage s’avère nécessaire : des points presses ont donc été ajoutés pour permettre de répondre aux nombreuses interrogations.
Ce vendredi 4 novembre, les évêques se sont réunis durant l’après-midi pour un temps d’échange avec des experts afin de poser les faits et réviser les procédures déjà existantes. Pour diriger les interventions, trois experts ont été reçus : Me Laurent Delvolvé (avocat), le père Ludovic Danto (canoniste) et le Père Luc Lalanne, official de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le nonce apostolique serait également intervenu.
Le Père Luc Lalanne a ainsi aidé les évêques à préparer notamment les rencontres prévues à Rome dans les prochains mois dans le cadre d’un travail commun du Conseil de prévention et de lutte contre la pédophilie et du Dicastère pour la doctrine de la foi.
Pour les autres aspects de la vie de l’Église, le faible nombre des prêtres appelle à une transformation pastorale dans les diocèses afin d’assurer la survie des paroisses.
Le débat national concernant la révision la loi Claeys-Leonetti fera également l’objet d’une séance dans ces prochains jours. Mgr de Moulins-Beaufort annonce déjà, en plus des différentes tribunes publiées dans la presse depuis la rentrée, la publication d’une lettre pastorale ainsi qu’une proposition de trois soirées de prières, de jeûne et de réflexion pour l’accompagnement des personnes en fin de vie.
Enfin, le motu proprio Traditionis Custodes datant de juillet 2021 fera l’objet d’une discussion le dimanche 6 novembre au matin. Les évêques seront invités à chercher à voir s’ils convergent “facilement ou non dans les conséquences à tirer de cette décision du Saint-Père” et “à entrer dans l’intelligence de ce qu’il a voulu indiquer à l’Église”. Une attention particulière sera portée à cette “jeunesse catholique qui cherche des sources vives dans la liturgie préconciliaire et qui ne perçoit pas l’enrichissement considérable apporté par le Concile.”
Les évêques à la recherche d’un nouvel élan missionnaire, et constatant la “diminution drastique” de la pratique dominicale ne semblent pas saisir le sens de cet engouement spirituel dans ce monde dit “traditionaliste”. Ils risquent de s’enfermer dans une posture idéologique qui aura des conséquences catastrophiques pour l’avenir de l’Église.
Mgr Vincent Jordy, vice-président de la CEF, a conclu ce discours inaugural en conduisant un temps de prière afin de “repartir du Christ, notre Seigneur” pour bien se remémorer que “c’est lui qui nous a choisis, consacrés et envoyés”.