La crise du milieu de la vie

Publié le 22 Nov 2022
vie

À chaque âge ses difficultés : les grands-parents vivent eux aussi des épreuves qui tiennent à la progression normale de la vie et à l’adaptation de la personnalité à de nouveaux rôles, de nouvelles places. Elles demandent des renversements de perspective.   Certains jeunes grands-parents ont parfois un comportement très déroutant pour leurs enfants et petits-enfants. Ils se montrent maussades, tristes, désabusés, alors qu’ils pourraient se montrer heureux d’avoir élevé leurs enfants et comblés par leurs premiers petits-enfants. Que se passe-t-il donc ? La raison en est bien souvent l’apparition un peu tardive de la crise du milieu de la vie. Anselm Grün (1) écrit que cette étape de la vie existe chez tous les humains, qu’ils soient mariés, célibataires, prêtres ou religieux, et qu’elle débute entre 35 et 55 ans environ, pouvant durer plusieurs années. Le mécanisme psychologique est assez simple à comprendre. Pendant toute la première partie de sa vie, depuis le début de l’âge adulte, la personne a de l’ambition et compte bien aller jusqu’au bout de ses rêves : « Comme nous allons être heureux ! Comme nous allons réussir de belles choses dans notre vie ! Nous ferons mieux que la génération précédente ! » Et puis ces jeunes cadres dynamiques et ambitieux qu’ils étaient commencent à ressentir « les premières lenteurs ». Les « jeunes coqs » qui arrivent, tout frais sortis de leurs écoles, sont en compétition et briguent les premières places : c’est comme une immense vague déferlante qui submerge chacun vers la quarantaine. En regardant en arrière, nous constatons que la vie n’a pas été aussi belle que nous l’avions imaginée ; ce que nous avons accompli n’est pas aussi grand que nous l’avions espéré. La déception voire le dégoût s’empare alors de nous. Tout ce qui nous plaisait et nous motivait devient souvent mêlé d’ennui, d’amertume ; même la foi semble vaciller. De fait, pendant la première partie de la vie, c’est un peu comme si nous « utilisions » Dieu à nos fins personnelles. Cette crise du milieu de la vie ne peut se résoudre avec l’aide de la psychologie seulement ; c’est un véritable appel du Créateur à voir les choses autrement. Allons-nous plonger dans cette vague immense et accepter ce qui est de l’autre côté ? Un passage douloureux Dieu appelle à ce que l’homme se conforme à sa volonté alors qu’auparavant, l’homme attendait de Dieu qu’il se plie à sa volonté propre. Ce passage…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marc et Maryvonne Pierre

Ce contenu pourrait vous intéresser

Société

La République du Panthéon

L’Essentiel de Joël Hautebert | En accueillant Robert Badinter, la République a poursuivi sa liturgie laïque au temple de ses héros. De l’église Sainte-Geneviève au sanctuaire des « grands hommes », le Panthéon incarne la substitution progressive du culte de Dieu par celui de la République.

+

robert Badinter panthéon
SociétéArt et Patrimoine

Transmettre le patrimoine vivant, un défi pour la France

Entretien | Malgré les difficultés et la disparition d’un tiers des événements en cinq ans, les Français restent profondément attachés à leurs traditions festives. Thomas Meslin, cofondateur de l’association « Les Plus Belles Fêtes de France », défend ce patrimoine culturel immatériel et veut lui redonner visibilité et dynamisme grâce à un label national et un soutien accru aux bénévoles. Entretien.

+

patrimoine
Société

Nos raisons d’espérer

L’Essentiel de Joël Hautebert | Malgré l’effondrement des repères et la crise des institutions, il demeure des raisons d’espérer. On les trouve dans ces hommes et ces femmes qui, par leurs vertus simples et leur fidélité au devoir d’état, sont capables d’assumer des responsabilités au service du bien commun.

+

espérer vertu
SociétéFin de vie

Euthanasie : « Pierre Simon voulait faire de la vie un matériau à gérer »

Entretien | Alors que le Sénat reporte une nouvelle fois l’examen du projet de loi sur la fin de vie, l’essayiste Charles Vaugirard publie La face cachée du lobby de l’euthanasie (Téqui). En s’appuyant sur les écrits oubliés de Pierre Simon, fondateur de l’ADMD et ancien grand maître de la Grande Loge de France, il dévoile les racines eugénistes et prométhéennes d’une idéologie qui, selon lui, continue d’inspirer les lois bioéthiques contemporaines.

+

euthanasie pierre Simon