Infirmière en soins palliatifs : ajouter de la vie aux derniers jours 

Publié le 01 Fév 2023
soins palliatifs

Vus du côté des soignants, les soins palliatifs sont aussi une passion et une vocation, malgré les difficultés. Deux infirmières en témoignent.   À l’heure de la toute-puissance technique quand la médecine cherche constamment à déjouer la mort, certains soignants font pourtant le choix courageux de se mettre au chevet de patients dont les derniers jours sont inévitablement comptés. Solène a été infirmière en services hospitaliers mais également en équipes mobiles pour les soins palliatifs. Intéressée par ce domaine qu’elle a pu explorer lors de son stage de fin d’études, c’est l’approche complète qui l’a séduite. Un travail d’équipe où les rôles ne sont pas cloisonnés, et où chaque personne est accueillie dans sa globalité. L’accueil se fait par un entretien d’environ une heure durant lequel le patient et sa famille peuvent exprimer leurs inquiétudes et leurs besoins. Le dialogue a une place centrale dans ces unités. Selon elle, le service est aujourd’hui de très bonne qualité essentiellement grâce aux lieux d’échange, durant les analyses de pratiques mais aussi lors des groupes de parole où les soignants peuvent se décharger psychologiquement lorsque certaines prises en charge s’avèrent difficiles. Particularité des soins palliatifs, exception dans la prise en charge médicale en France, toutes les dimensions de la personne sont envisagées : physique, psychologique mais paussi spirituelle. Il n’est alors pas rare qu’au cours d’un diagnostic les médecins reconnaissent que certaines souffrances sont dues à une angoisse de la mort qui relève davantage du rôle de l’aumônier. L’infirmière reconnaît cependant que l’environnement peut être parfois très lourd. Elle se souvient notamment de cette jeune femme, atteinte de la maladie de Charcot, angoissée par la dégradation neuronale qu’entraînerait sa pathologie. À l’époque, elle ne présente aucun symptôme mais l’angoisse est immense et elle choisira finalement d’aller en Suisse pour recourir à un suicide assisté. Un épisode vécu comme un échec par l’équipe qui n’était pas parvenue à apaiser la patiente. Aujourd’hui, Solène a fait le choix de se réorienter vers un autre service, mais elle sait qu’elle y reviendra un jour. Cassandre a elle aussi récemment fait le choix de rejoindre, en tant qu’infirmière, une équipe mobile de soins palliatifs, après un parcours qui l’a naturellement conduite sur cette voie. Durant sa formation en école, elle fait une pause et travaille pendant deux ans en maison de retraite. Elle apprécie la compagnie de ceux qui sont au crépuscule de leur vie mais reste…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Marie Etcheverry

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéBioéthiqueDoctrine sociale

La dimension « politique » de la défense de la loi naturelle

L’avalanche de lois « sociétales » en France depuis plus d’un demi-siècle, toutes étant des atteintes directes à la loi naturelle, a provoqué dans une partie du monde catholique une délégitimation diffuse ou expresse des institutions politiques les ayant édictées, cela au sein du déferlement individualiste de l’après-68 et de cette sorte d’explosion en plein vol de l’Église en état de Concile. Le « mariage » homosexuel et la constitutionnalisation de l’avortement ont porté chez ces mêmes catholiques le climat à l’incandescence. D’où la question : que faire ?

+

loi naturelle
SociétéLettre Reconstruire

L’Église face au socialisme (II)

Lettre Reconstruire n°35 (avril 2024) | Dans la série de ses études synthétiques sur les idéologies modernes, Carlos Sacheri aborde le socialisme et le jugement de l’Église sur cette réaction aux injustices sociales nées du libéralisme économique. Il présente ici les points communs à toutes les idéologies socialistes.

+

socialisme
SociétéLectures

L’inégalité, un outil de civilisation ?

Entretien | Juriste et historien, Jean-Louis Harouel s’attaque dans un livre récemment paru au mythe de l’égalité. Il postule que cette « passion laide » contemporaine, destructrice de la famille, entre autres, ne sert en rien les intérêts d’une population, en montrant que seule l’inégalité, créatrice de richesses, encourage la production et par là-même augmente le niveau de vie et conditionne le progrès moral et scientifique. Entretien avec Jean-Louis Harouel sur son livre Les Mensonges de l’égalité. Ce mal qui ronge la France et l’Occident.

+

égalité mythe