Pascal ? Oui Pascal ! Il fut, en effet, une période où les plus grandes signatures se battaient pour des questions relatives à la foi. On discutait à tout rompre au sujet de la grâce, de la liberté ou de la prédestination. On scrutait les Écritures que l’on considérait vraiment comme saintes pour y puiser les arguments et les fondements d’une pensée qui déterminait une vie. On avait avec les textes révélés, de l’Ancien comme du Nouveau Testament, non seulement une connaissance certaine, mais souvent intime, puisée dans le silence d’une méditation quotidienne, voire pour certains dans la contemplation même de Dieu. Non seulement on se battait, mais pour les plus ardents on allait même jusqu’à s’enfermer entre des murs froids, s’adonnant à la prière, à la méditation et la pénitence, alors même que le monde que l’on quittait était autrement moins confortable que celui dans lequel nous sommes engoncés.
Le siècle de Pascal
Ce siècle, cette époque furent le temps de Pascal ! Bien sûr, on ne peut éviter de parler de celui-ci comme d’un génie. Dans le hors-série que L’Homme Nouveau sort le 25 mars prochain, il est rappelé la précocité de l’enfant découvrant seul une proposition d’Euclide. Il est souligné son inventivité – machine à calculer ou carrosse de transport en commun – et son peu de réussite commerciale. Le génie joue, semble-t-il, quelque peu avec ceux qu’il honore pourtant.
Mais ce que nous avons souhaité, avant tout, c’est scruter, trouver, découvrir, saisir, et pourquoi pas comprendre, le chrétien derrière le génie, l’homme de prière et de contemplation derrière le mathématicien ou l’inventeur. Ne pas regarder d’abord la réussite mondaine, mais celle de Dieu.
C’est cette aventure particulière, étrange d’une certaine manière en un XXIe siècle si peu porté sur la destinée humaine, que nous proposons à nos lecteurs et à ceux qui voudront bien se laisser tenter par le périple.
Pascal, chrétien ? Mais de quel christianisme et, partant, de quelle foi ? Pas si simple de répondre. Il aurait pu être de ceux dont on fait instinctivement des saints ; sans hésitation, débats ou polémiques. L’Histoire avec un grand H, et son histoire à lui, qui d’une certaine manière n’est pas moins grande, auront fait qu’il fut pris dans la querelle janséniste dont on a eu raison de dire que, jusqu’à un certain point, le terme a plus embrouillé le tableau qu’il ne l’a véritablement éclairé.
Des insuffisances ?
N’empêche ! Pascal, l’homme d’une nuit décisive, l’homme du Mémorial ou celui, touchant et d’une belle élévation, de la Prière pour le bon usage des maladies s’est jeté dans la bataille et n’a pas facilité lui non plus la perception de l’exact tableau.
Naguère Claudel voyait surtout en lui un convertisseur pour ceux du dehors : « il leur ouvre les yeux, il les saisit, il les empoigne, il reprend le fil du discours du vieux Job ». Mais, comme son grand adversaire Maurras (voir son Pascal puni), il lui prêtait « une influence extrêmement funeste ».
De son côté, Maritain saluait aussi chez Pascal le combattant pour la vérité mais critiquait l’insuffisance métaphysique du jansénisme et l’aversion pour la philosophie (Pascal et l’Église catholique, 1923).
On pourra le regretter, bien sûr, mais on peut aussi saisir l’occasion pour replonger dans les vraies questions qui touchent à la destinée humaine – la nôtre, la vôtre, la mienne – celles du Salut, de la Grâce, de la réponse à l’appel constant et infini de Dieu, nous qui sommes des êtres finis, blessés et qui faisons tout pour l’oublier.
Ce hors-série bientôt chez vous, ou bientôt à votre disposition si vous n’êtes pas abonné (déjà disponible en fait sur notre boutique), n’est pas seulement une aventure pour plonger en ce temps de carême et de 400e anniversaire de la naissance de Pascal dans les questions essentielles. C’est aussi un pari.
Notre pari
Comment pourrait-il en être autrement avec celui qui a su renverser la proposition des libertins en montrant que l’homme avait tout à gagner en postulant Dieu ?
Notre pari, pour n’être pas aussi élevé, n’en est pas moins important.
Il ne s’agit point d’un pari économique, financier, voire journalistique, mais d’un pari sur le mystère, celui de Pascal, qui le concerne au premier chef et nous touche aussi comme homme et comme chrétien. Un pari car l’évidence qui plaît tant aux esprits cartésiens n’est pas forcément au rendez-vous, mais au contraire une certaine forme d’incertitude qui peut être maîtresse d’inquiétude.
Un pari personnel enfin : êtes-vous prêt, cher lecteur, à vous confronter avec Pascal, que vous l’appréciiez ou non, qu’il vous dérange ou vous emporte, qu’il vous ralentisse ou, au contraire, vous élève ?
Pour acheter le hors-série en prévente, rendez-vous sur notre boutique.