Allons-nous une fois de plus vers une défaite législative, sociale et morale ? Les avancées vers la légalisation de l’euthanasie semblent le prouver. Cependant, il est toujours possible de convaincre nos concitoyens de l’impasse que représente la mort prétendument « choisie ». En s’appuyant sur la sagesse antique comme sur les soins palliatifs, et surtout sur la certitude de la Résurrection, les catholiques ont plus que jamais une mission essentielle à remplir.
- Ni défaitisme dans mon propos, ni volonté de démobiliser tous ceux qui tiennent bon, mais il semble qu’une victoire au Parlement pour empêcher une loi autorisant l’euthanasie et le suicide assisté soit, sauf miracle, bien peu probable. La Convention citoyenne sur la fin de vie (1) est un stratagème qui vise à la rendre inéluctable, et une manière d’officialiser l’opinion dominante en lui donnant une fausse légitimité démocratique. Car quelle est la légitimité d’un mandat confié à des citoyens tirés au hasard ?
Ayant déjà, à cinq reprises (2), dénoncé les sophismes employés depuis de nombreuses décennies pour tromper l’opinion et analysé leurs formes logiques, tentons aujourd’hui d’élargir la question en la prenant cette fois dans son fond : la nature du problème est la vie et sa fin visible, la mort. Si l’on ne peut changer l’opinion par la seule bataille des idées, ne le pourrait-on pas d’une autre manière ?
- Disons d’abord que la logique implicite des partisans de l’euthanasie est celle d’une maîtrise de sa propre mort au nom de la liberté. Il y a là une fausse fenêtre dessinée sur l’horizon de notre existence : le choix de la mort serait une option équivalente à celle du choix de vivre. Alors que le bien éclatant que représente ce don de la vie ne saurait être mis en comparaison avec le mal obscur que représente la mort.
De plus, ce que l’on choisit, c’est d’entretenir sa vie, de la défendre éventuellement, de la mener à sa fin heureuse, mais la vie elle-même est un don gratuit qui nous dépasse, que l’on accueille sans le choisir. La mort physique, corporelle, celle que l’on expérimente chez les autres et que l’on craint pour soi-même est, à sa manière…