Béatification des martyrs de la Commune 2/4 : Qui étaient les cinq bienheureux ?

Publié le 20 Avr 2023
Martyrs de la Commune?

Ce sont cinq prêtres martyrs de la Commune en 1871 qui vont être béatifiés ce 22 avril à Saint-Sulpice, un prêtre diocésain et quatre religieux picpuciens.    Henri Planchat est né le 8 novembre 1823 à La Roche-sur-Yon où son père est magistrat. Étudiant en droit à Paris, il devient membre de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul, à peine créée par Ozanam, et œuvre bénévolement au patronage de Vaugirard, voué à l’éducation de la jeunesse ouvrière. Il s’y lie avec Jean-Léon Le Prévost, futur fondateur des Religieux de Saint-Vincent de Paul, et Pierre Olivaint, futur jésuite et futur compagnon de martyre. Frappé par la misère spirituelle du peuple, Planchat décide de se vouer à l’évangélisation de la classe ouvrière. Il entre au séminaire de Saint-Sulpice en 1847, est ordonné le 21 décembre 1850 : « Toujours aimer les pauvres d’un amour de préférence, les recevoir, les rechercher et les servir comme il recevrait, rechercherait et servirait le Seigneur qui se cache en leur personne. Ne pas adopter l’air d’un bourgeois en soutane mais devenir un prêtre d’une vie exemplaire », écrit-il ce jour-là. Il se tiendra à ce programme. Le matin de Noël, il rejoint à Grenelle son ami Le Prévost et la naissante congrégation des religieux de Saint-Vincent-de-Paul dont il sera le premier prêtre. Dans cette banlieue s’entassent dix mille ouvriers et des immigrés italiens, presque tous chômeurs depuis 1848, qui vivent et meurent « comme des païens, pour ne pas dire comme des bêtes ». À sa sœur, Henri écrit : « Cela vaut bien la Chine. » Il se fait aimer, et malgré une longue maladie qui l’écarte un temps, crée, à son retour, l’Association ouvrière de la Sainte-Famille, avec pour objectif « l’entraide et l’évangélisation des ouvriers par les ouvriers ». Si on lui demande comment il réussit où d’autres échouent, il réplique que le secret est « de dire cent paroles à Dieu contre une seule aux hommes ». Par tous les temps, il est là pour ceux qui ont besoin de lui, indifférent aux moqueries. En 1861, le curé de Saint-Jean-Baptiste de Grenelle déclenche contre lui une telle campagne diffamatoire qu’il doit partir pour Arras. En 1863, il rentre à Paris prendre en charge le patronage Sainte-Anne de Charonne, rue de la Roquette. Grâce à lui, et à Notre-Dame de la Salette, des centaines d’adolescents reviennent au catholicisme, entraînant leurs parents. Il est tout à tous ; certains disent : « Avant de connaître l’abbé Planchat, j’ignorais…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Anne Bernet

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneEgliseLettre Reconstruire

Les papes et le principe de subsidiarité (V)

« Question de Principe » | Comment évoquer le principe de subsidiarité dans l’enseignement pontifical sans parler du magistère de Jean-Paul II sur la question ? Auteur de trois encycliques sociales, il est aussi à l’origine du Compendium de la doctrine sociale de l’Église. Paru dans la Lettre Reconstruire n°35 (avril 2024).

+

principe de subsidiarité
A la uneEgliseSynode sur la synodalité

La synodalité dans la tourmente

Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques depuis 2019, se confiait le mois dernier sur le synode et les intentions du Pape pour ce dernier. Il s'est notamment exprimé sur les couples homosexuels et le diaconat féminin, rappelant l'attachement du pape François à la théologie du peuple.

+

synod
A la uneEgliseLiturgie

Pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle, en vue du redressement de l’Église

Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance catholique, propose une campagne internationale pour la liberté entière de la liturgie traditionnelle. Malgré la déchristianisation croissante de la société et la crise de l'Église, il rappelle que celle-ci peut renaître par le biais de la liturgie traditionnelle, dont la sûreté doctrinale et la transcendance ont sanctifié ceux qui nous ont précédés pendant des siècles, et contribuent encore à de nombreuses conversions. À condition de lui redonner une liberté pleine et entière, et non pas seulement une tolérance restrictive. 

+

liturgie traditionnelle