Elle a eu 600 ans cette année, mais sa jeunesse frappe toujours. Née en Lorraine, brûlée vive en Normandie, ses jeunes années ont traversé son époque comme un éclair. Celui de la sainteté ! Comme dans toutes les histoires chrétiennes, sa mission terrestre semble un échec. Elle échoue devant Paris et, elle qui se réclame de l’Église, meurt condamnée par un tribunal ecclésiastique, dirigé par un évêque.
Tout le paradoxe chrétien est là, en acte ! Mais c’est vrai : le disciple n’est pas plus grand que le Maître. Comme le Christ au Jardin des Oliviers, la frêle Jeanne a eu aussi ses moments de détresse. Rien ne lui fut épargné. Aucune injure, aucune accusation. Jusqu’au bout pourtant, elle s’est voulue fille de l’Église et son dernier regard fut tourné vers le Ciel. Après la révision de son procès, l’Église l’a finalement élevée à la gloire des autels en 1920 et la République, elle-même, a institué une fête nationale en son honneur.
Que retenir de sainte Jeanne d’Arc aujourd’hui ? Tout est à garder et à méditer. Autant son humilité que la certitude de sa foi, son humanité que son courage, son sens politique que son sens surnaturel. Jeanne n’est pas à juger à l’aune de ce que nous sommes. C’est nous qui devons regarder vers elle et la prendre comme mesure. Elle nous dépasse, c’est certain.
Pour entrevoir une partie de son mystère, nous avons donc préféré en cette année du VIe centenaire de sa naissance prendre les chemins de la littérature pour montrer que, du XVe au XXe siècle, Jeanne de Lorraine, Jeanne la sainte française, n’a cessé d’attirer le regard des poètes et des écrivains, de ceux qui parfois bousculent les faits dans leur lourdeur mais parviennent pourtant à dire quelque chose de profondément vrai du sujet abordé.
On s’étonnera peut-être de ne pas trouver ici les noms de quelques grands qui ont chanté sainte Jeanne d’Arc avec talent, et parmi eux, le tout premier, Charles Péguy. Ce n’est pas que nous les avons ignorés, mais plus simplement que reproduire un texte d’un écrivain obéit à des règles et à des impératifs que nous avons voulu respecter.
Reste pourtant qu’à travers les siècles, poètes, écrivains, chansonniers ou hommes politiques se sont plus à méditer ce destin singulier. Les styles diffèrent comme la profondeur du propos. Un trait domine : quoi que l’on écrive sur elle, Jeanne fascine.
Elle fascine les écrivains, mais aussi les artistes. Tout au long de ce numéro le lecteur retrouvera les planches qui ont servi de base pour la réalisation des vitraux de la cathédrale du Mans et qui racontent l’épopée de sainte Jeanne d’Arc.
Avec la collaboration, volontaire ou involontaire, de :
Christine de Pizan, Jean Chapelain, Fronton du Duc, Alphonse de Larmartine, Alexandre Dumas, Sainte-Beuve, Alfred de Musset, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Léon Bloy, Maurice Barrès, Francis Jammes, Raoul Ponchon, Philippe Kersantin, Adélaïde Pouchol, Gérard Joulié, abbé Guillaume de Tanoüarn, Jacques Trémolet de Villers, Philippe Maxence.
Un numéro à commander sur ce site (sécurisé), sans frais de port.