Arrivé au gouvernement portugais onze ans après les principales apparitions de Notre Dame à Fatima, António de Oliveira Salazar y apporta sa foi, sa détermination et sa volonté de lutter contre le communisme. Son arrivée correspond-elle à la volonté de la Providence sur le Portugal ? En tous les cas, s’il était profondément catholique et attaché à Marie, il bénéficiait aussi du soutien de Sœur Lucie qui se réjouissait de sa présence à la tête de son pays. Il est 9 h du matin, ce 4 octobre 1910, quand la République est proclamée au Portugal et tire un trait sur plusieurs siècles de monarchie. Le lendemain, un gouvernement provisoire prend place et entend remodeler, non seulement la politique du pays, mais la société tout entière. Très vite, des mesures contre l’Église catholique sont prises, allant de l’expulsion des jésuites à la fermeture des couvents, de l’interdiction de l’enseignement religieux à l’école à la séparation de l’Église et de l’État. La famille n’est pas épargnée avec la légalisation du divorce et l’institution d’un mariage civil. Pour Afonso Costa, le ministre de la Justice et la cheville ouvrière de la séparation, le but consiste bien à éradiquer le catholicisme du pays, ce qu’il prévoit, à partir de 1911, dans un délai de trois ans. Visiblement, Dieu entendait les choses autrement. En 1915, à Fatima, ont lieu les premières apparitions de l’Ange, suivies de nouvelles manifestations en 1916, puis des différentes apparitions de Notre Dame en 1917. Des foules de plus en plus nombreuses se déplacent sur les lieux pour s’associer aux voyants. La politique s’en mêle aussi. Le 8 décembre 1917, en la fête de l’Immaculée Conception, l’ancien ambassadeur du Portugal en Allemagne, le général Sidónio Pais renverse le président Bernardino Machado, dissout les assemblées et établit une République autoritaire. Son but ? Mettre fin aux exactions de la République anticléricale, lutter contre la démagogie d’un gouvernement irresponsable et rétablir les liens avec le peuple.
Retour vers l’Église
Ancien franc-maçon, Sidónio Pais rétablit cependant les relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Il met également en place l’élection présidentielle au suffrage universel et se fait élire par ce biais Président de la République, le 28 avril 1918. Mais, contrairement à ce que beaucoup attendaient, Pais ne remet pas en cause l’engagement du Portugal dans la guerre contre l’Allemagne tout en ne s’occupant pas assez de la situation du Corps expéditionnaire portugais, provoquant…