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Publié le 11 Jan 2013
J - 2 L'Homme Nouveau

« Incontestablement ça a parfois brouillé le fait qu’il s’agissait d’une grande réforme, ça a empêché qu’on aille au fond des conséquences et du message de cette réforme », a déclaré le 11 janvier madame Taubira, ministre de la Justice, à propos du projet d’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples homosexuels.
 

De fait, le gouvernement a annoncé le 9 janvier dernier que l’amendement sur la PMA serait retiré du projet de loi sur le « mariage pour tous » présenté le 29 janvier à l’Assemblée. Il faut dire que les sondages en faveur du droit à la filiation pour ces « couples » n’ont cessé de baisser au cours de ces derniers mois. Quoique la même madame Taubira ait annoncé que le gouvernement ne reculerait pas malgré la mobilisation du 13 janvier, ce retrait d’amendement est un signe de ce que la « réforme de civilisation » du président « Normal » passe mal. Le gouvernement est allé trop vite. Justement, la question de la PMA n’a pas « empêché qu’on aille au fond des conséquences et du message de cette réforme », elle a ouvert les yeux de nombre de Français, qui ont soudainement pris conscience que le « mariage pour tous » n’était pas qu’une question d’amour, d’égalité et de progrès, qu’il cache en réalité une injustice profonde faite aux enfants et un désordre moral grave.

taubira

Elle a montré aux Français que le mariage ne va pas sans la filiation, qu’on ne donne pas l’un sans l’autre… La question de la PMA a obligé le peuple français à réfléchir un peu plus loin que le bout de son nez. Et c’est là que le bât blesse… Ce sursaut de mobilisation est le grain de sable dans les rouages de la politique socialiste. Fort heureusement pour lui, le gouvernement a une vision de la démocratie qui lui permet de passer outre l’opposition du peuple. «Dans une démocratie, c’est un moment de grande vitalité, de grande tonicité, lorsque les gens manifestent, expriment leur mécontentement », a expliqué madame Taubira.Le peuple parle pour se faire un bain de jouvence, une cure de vitamines… Comme à l’enfant en colère à qui son père enjoint de brailler plus fort s’il le peut encore, madame Taubira, du haut de son ministère, nous encourage à grogner.

Le gouvernement ne fait que reculer pour mieux sauter puisque l’amendement sur la PMA sera présenté avec le projet de loi sur la famille qu’il concocte pour mars prochain. Pour qui nous prend-on ? Le gouvernement nous croit-il aveugles au point de ne pas voir qu’il se fiche éperdument de nous ? Les réformes n’ont pas fini de se succéder car si la PMA est ouverte aux couples homosexuels, au nom de quoi interdire la PMA à tous les couples hétérosexuels qui le voudraient ? Le critère donnant accès à la PMA est pour l’instant médical : le couple demandeur doit pâtir d’une infertilité pathologique. Sans ce critère, la PMA devient l’ultime instrumentalisation d’un enfant fait sur commande…

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