Paul VI : le miracle d’Humanæ vitæ

Publié le 20 Oct 2014
Paul VI : le miracle d’Humanæ vitæ L'Homme Nouveau

Le pape Paul VI a été béatifié, dimanche, au terme du Synode sur la famille, éclairant ainsi pour le présent la portée et la force de son encyclique Humanæ vitæ alors que le miracle reconnu pour cette béatification concerne justement un enfant à naître.

À vrai dire, un autre miracle du pape Paul VI a eu lieu bien avant l’ouverture de l’enquête en vue de sa béatification et même bien avant sa mort. On peut même le dater d’un jour précis. Lequel ? Le 25 juillet 1968, exactement. Ce jour-là, Paul VI signa officiellement à Rome l’encyclique Humanæ vitæ (la vie humaine) sur le mariage et la transmission de la vie.

Une année difficile

L’année avait été chaude et difficile. De plusieurs coins de la planète, les étudiants avaient jeté par terre l’ancien monde, croyant que l’on pouvait quitter le passé comme on enlève un jean. Désormais, les barrières étaient interdites, les frontières suspectes, les limites inquiétantes. La politesse et la courtoisie elles-mêmes tombaient sous ce coup de boutoir. Le monde, désormais, était libre. Et, c’est cette année-là que Paul VI choisit pour publier, non pas une encyclique, mais un coup de tonnerre magistériel. Non pas une simple lettre adressée à la chrétienté, mais un miracle.

Le mot paraîtra exagéré à ceux qui jugent des affaires de l’Égli­se selon l’air du temps. Car, c’est peu dire qu’Humanæ vitæ ne fut pas acceptée. Le monde cria au scandale. Mais, après tout, c’était normal de sa part. Des épiscopats entiers firent la sourde oreille et vidèrent l’encyclique de son contenu et de sa portée. Cette réaction était plus inquiétante en même temps qu’elle était révélatrice de la décomposition du catholicisme.

En novembre 1968, l’épiscopat français publiait ainsi une « Note pastorale sur l’encyclique Humanæ vitæ », tentant de ménager à la fois la fidélité au pape et l’ouverture envers des pratiques condamnées par l’encyclique, dans un texte peu clair et alambiqué. Dans L’Homme Nouveau (17 novembre 1968), Marcel Clément notait que le § 16 de cette note entrait directement en contradiction avec le § 14 de l’encyclique. Dans Le Monde, Henri Fesquet (10-11 novembre 1968) indiquait nettement : « L’épiscopat français évite d’essayer de justifier les arguments qui conduisent le ­pape à ses…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseLiturgie

Une foi plus forte en la Présence réelle ?

Le 24 septembre dernier, Natalie Lindemann, professeur de psychologie à la William Paterson University, a publié une étude portant sur l’incidence directe des pratiques liturgiques (communion sur la langue, rite tridentin, etc.) sur l’intégrité de la foi (foi en la présence réelle), dans la Catholic Social Science Review.

+

présence réelle foi
À la uneÉgliseÉglise de France

Marthe Robin (2/3) : Le regard d’un historien

DOSSIER n° 1841 « Marthe Robin : La vérité nous rendra libres » | Sous le titre « Marthe Robin en question », l’historien Yves Chiron a publié dans sa lettre Aletheia un substantiel article consacré à la mystique de Châteauneuf-de-Galaure à la suite d’une longue enquête publiée à ce sujet, pendant l’été, dans Le Monde, et à la Tribune libre publiée, sur le même thème, par le père Louis-Marie de Blignières. Son article apportant des précisions utiles à la compréhension du sujet, nous avons décidé de le reproduire.

+

Yves Chiron e1761231758491 Marthe robin
À la uneÉgliseÉglise de France

Marthe Robin (1/3) : Une réponse

DOSSIER n° 1841 « Marthe Robin : La vérité nous rendra libres » | Fondateur de Saint-Joseph Éducation et du centre de formation de l’éducation intégrale ALTE Academia, François-Xavier Clément a tenu à répondre à la Tribune libre père Louis-Marie de Blignières, en défendant la mémoire de Marthe Robin dans un esprit de « disputatio » fraternelle.

+

Marthe robin