Commentaire de l’homélie du Pape pour le 1er novembre

Publié le 12 Nov 2014
Commentaire de l'homélie du Pape pour le 1er novembre L'Homme Nouveau

Au soir de la Toussaint, poursuivant la coutume établie par Jean-Paul II et Benoît XVI, le Pape François s’est rendu au cimetière du Verano, pour y célébrer la messe de la solennité. À la fin de la messe, comme ses deux prédécesseurs, il a prié pour les défunts et béni les tombes. En son temps, Paul VI préférait garder l’habitude de célébrer la messe des morts à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, sans hésiter pourtant à faire parfois une exception. En particulier en 1963, il s’est rendu à la basilique Saint-Laurent pour y célébrer la messe pour les défunts. C’était un hommage marqué à Pie XII : pendant la guerre, il avait visité la population de ce quartier du Verano rescapée après l’horrible tragédie d’un terrible bombardement.

L’oubli et l’ingratitude

Paul VI y fit remarquer que l’homme moderne négligeant le sens de la Tradition, « était peu porté à la gratitude, au souvenir, à la fidélité à l’histoire et ainsi il se détachait du temps passé, ce qui engendre l’inquiétude, l’anxiété et l’instabilité ». Et il ajouta qu’un vrai chrétien au contraire adhérait « beaucoup plus à ceux qui nous ont précédés, car il n’hésite pas en face du tribut nécessaire de reconnaissance, reconnaissance qui pour les morts se transforme véritablement, dans le silence et à travers la liturgie de l’Église, en une profonde et inépuisable charité ». Le manque de reconnaissance était pour le pape l’un des motifs pour lequel on négligeait déjà la prière pour les morts. De nos jours, il faut y ajouter le silence trop impressionnant de la catéchèse des fins dernières, comme le regrettait vivement Jean-Paul II dans Entrez dans l’espérance. Ce dernier chercha à y porter remède en donnant peu après une série de conférences sur ce thème.

Dans l’homélie, le Pape François commente ici l’évangile du jour, celui des Béatitudes. Si tout l’Évangile, dans son intégrité et dans sa quadruple expression, mérite notre piété filiale et notre recueillement, les pages qui contiennent les sublimes paroles du Sermon sur la montagne, nous séduisent d’emblée et de façon vraiment unique. C’est bien là le porche d’entrée du Royaume des Cieux. Si la grandeur et la sévérité de ce texte nous heurtent de front, voyons-y le doigt de Dieu qui cherche à nous faire déposer le fardeau de nos lâchetés afin de devenir vrais fils dans le Fils en toute confiance, et de mériter dans l’au-delà, c’est-à-dire dans le royaume éternel, de nous entendre appeler « bienheureux », et non pas « malheureux ! »

L’industrie de destruction

Se débarrasser du poids de nos lâchetés : le Pape le dit à sa belle façon, de façon très imagée et très profonde, en dénonçant vigoureusement l’industrie de destruction qui envahit le monde entier. Se prenant pour Dieu et succombant à ce que saint Jean-Paul II nomme la métatentation des origines, l’homme suit sa propre voie en rejetant tout ce qui semble inutile, depuis l’enfant dans le sein de sa mère jusqu’au vieillard. Le Pape le souligne encore : il s’agit d’une véritable et terrible tentation à laquelle le monde succombe, malgré les avertissements divers de la Vierge depuis La Salette jusqu’à Fatima. Le Pape y voit la grande épreuve de notre temps. Demandons à ­Marie la force de Dieu, qui, comme le dit le Livre de Néhémie, sera toujours notre joie. Alors, avec le Pape, nous éviterons efficacement tout relativisme et toute exclusion, pour avancer sur le chemin des béatitudes, dans la grande espérance de voir le Seigneur face à face. En fin de compte, il s’agit de beaucoup aimer, car, comme le soulignait souvent Benoît XVI, la Loi nouvelle, ce n’est pas une liste d’interdits, mais ses exigences sont celles de l’amour.

Ce contenu pourrait vous intéresser

Église

La pause liturgique | Glória 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Voici un des plus beaux Glória de tout le répertoire grégorien. Il est pourtant très simple et presque syllabique, assez répétitif, mais muni de multiples petites variations qui lui donnent un charme incontestable. Repéré dans des manuscrits nombreux du XIIe siècle, et probablement d’origine allemande, il emprunte sa mélodie au 4e mode, ce qui ajoute sans doute à sa beauté profonde, mystique.

+

glória
ÉgliseLiturgie

La pause liturgique | Kyrie 12, Pater cuncta (Fêtes des saints)

Voici un Kyrie extrêmement simple et plein de beauté et de profondeur, daté des XIe-XIIe siècles. Il suit un schéma très simple de type aba,a-b : trois Kyrie identiques, trois Christe identiques, deux Kyrie reprenant la mélodie des trois premiers Kyrie, et le dernier Kyrie associant la mélodie des Kyrie à celle des Christe.

+

kyrie
Église

1ers samedis de Fatima (6/9) | La dévotion ignorée

1925-2025 : Jubilé des 1ers samedis de Fatima | Pour ce sixième article de notre série sur la dévotion au Cœur immaculé de Marie demandée aux enfants de Fatima, le chanoine Mesureur développe les difficultés rencontrées par sœur Lucie pour propager cette dévotion dans l’Église et le monde, qui devait pourtant leur apporter la paix divine.

+

dévotion cœur immaculé Maire Fatima Russie