Décryptage : offensive gay contre les tenants de la loi naturelle

Publié le 12 Mai 2015
Décryptage : offensive gay contre les tenants de la loi naturelle L'Homme Nouveau

Le 28 avril s’est ouvert l’examen par la Cour Suprême des États-Unis  de la constitutionnalité du « mariage » homosexuel. L’évêque de San Francisco, qui demande le respect de l’enseignement de l’Église dans les écoles, se trouve en butte à des machinations.

Beaucoup d’Hispaniques, de Noirs et de pasteurs évangéliques ont défilé le samedi 25 avril dernier derrière quelques évêques. Marche symbolique du Capitole à la Cour Suprême pour dire « Non ! » à la folie qui menace. Trois jours plus tard, le 28 avril, les neuf « sages » ont entamé l’examen d’un dossier explosif. Le « mariage » entre deux hommes ou deux femmes est-il permis par la Constitution, document fondateur de la nation publié en 1787 ? Autrement dit, le « faux mariage », comme on l’appelle ici, déjà légal dans 37 États sur 50, sera-t-il imposé à tout le pays ? Verdict fin juin. Dans ce combat politique mais avant tout spirituel, l’Église est la première visée.

À San Francisco, l’archevêque Salvatore Cordileone est dans le collimateur depuis trois mois. De quoi l’accuse-t-on ? De « discrimination ». Son crime ? Vouloir appliquer le droit canon. Début février, il a osé clarifier pour les quatre lycées catholiques de son diocèse les instructions aux professeurs, rappelant à ceux-ci qu’ils devaient se conformer, en privé comme en public, aux enseignements de l’Église : respect de la vie, caractère permanent et fructueux du mariage entre un homme et une femme.

Intimidations

Tollé ! La « mafia gay » – dont « Frisco » est la capitale – a embauché une firme de relations publiques pour neutraliser le gêneur. Sam Singer, qui la dirige, s’est taillé une réputation quand il permit en 2012 au géant du pétrole Chevron, après que l’explosion d’une raffinerie eut envoyé 15 000 victimes chez le médecin, de débourser la somme ridiculement faible de 2 millions de dollars en indemnités. Singer tire à boulets rouges sur Mgr Cordileone (Cœur de Lion) depuis le début du Carême. Le 16 avril, une pleine page a paru dans le quotidien local (coût : 30 000 dollars) : une « Lettre ouverte au Pape ». Une centaine de soi-disant « catholiques engagés inspirés par Vatican II » (dont plusieurs millionnaires pro-avortement) y implorent le Saint-Père de remplacer le « diviseur » qui ne partage pas leur vision de la « tolérance ».

Une pétition pour encourager Mgr Cordileone à tenir bon, lancée par LifeSiteNews, a réu­ni 56 000 signatures. Une autre pleine page de pub pour le remercier est en préparation : des milliers de familles catholiques reconnaissantes – mais non millionnaires… – se joignent à l’effort. Dans le même but, un grand rassemblement est prévu le 16 mai à San Francisco.

Réponse des catholiques

La Confraternité du Clergé catholique dénonce l’intoxication. « De même que les médecins doivent respecter le serment d’Hippocrate, les évêques, prêtres et diacres doivent être fidèles à la doctrine de l’Église », rappelle-t-elle ; leur but n’est pas l’adulation des foules « mais le salut des âmes ». San Francisco ? À l’évidence, un test. Une machination tout aussi féroce pourrait s’abattre bientôt sur d’autres évêques zélés tels ceux de Santa Rosa, Oakland, Cincinnati, Cleveland, Honolulu…

Dans l’Indiana, l’intimidation a eu l’effet souhaité. Fin avril, le lobby gay a réussi à faire plier le gouverneur (républicain) Mike Pence, qui venait de signer une loi renforçant la liberté religieuse. Cette loi aurait permis à un fleuriste local de décliner poliment un bouquet de noces à un couple de lesbiennes. Ou à un photographe de refuser d’immortaliser les embrassades de deux pédérastes en queue-de-pie. Aucune coercition pour les clients – libres de trouver d’autres professionnels plus accommodants – mais une simple porte de sortie pour les objecteurs de conscience.

Recul politique

Insupportable. Le gouverneur a été transformé du jour au lendemain en « fasciste » et l’Indiana en une colonie de pestiférés : critiques acerbes dans les médias, appels au boycott, annulations de conférences, intervention du PDG d’Apple… Une famille chrétienne propriétaire d’une pizzeria de village a reçu des menaces de mort. Pourquoi une telle furie ? À une chaîne de TV locale qui lui demandait si elle livrerait des pizzas à un « mariage » homo – simple hypothèse – Crystal O’Connor avait répondu : « Nous serions obligés de dire non. » Ahuri par la violence des réactions, son père Kevin a précisé : « Les homos, je leur vends mes pizzas comme aux autres. Mais je ne peux pas approuver qu’ils se marient. » Après avoir vécu toute sa vie dans son petit coin paisible, il songe à quitter l’Indiana. Ruiné ? Sûrement, sans la solidarité de 30 000 braves gens qui, en un temps record, lui ont envoyé… un million de dollars.

Le gouverneur, lui, a cédé sous l’assaut. Au bout d’une semaine, il a préféré reculer. En modifiant la loi qu’il venait de proposer, il a renoncé à protéger les O’Connor et les autres. Le boycott de l’Indiana ? On n’en parle plus.   

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