Le 27 août dernier, la Cour européenne des droits de l’homme s’est prononcée contre le don à la recherche d’embryons surnuméraires par l’Italienne Adelina Parrillo. Elle a débouté la requérante grâce à certains juges courageux mais en évitant « la question du début de la vie humaine ».
La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) vient de rendre une décision favorable au respect de la vie dans l’affaire Parrillo c. Italie, en réaffirmant le droit des pays membres du Conseil de l’Europe d’organiser la protection des embryons humains comme ils l’entendent. La décision de la CEDH aurait pu marquer une victoire majeure contre la barbarie moderne : elle n’est en définitive qu’une concession, incohérente et alambiquée, au fait que l’embryon humain n’est pas une « chose ».
Le droit de la veuve ?
Dans cette affaire une veuve, Adelina Parrillo, demandait que lui soit reconnu le droit de faire don de ses embryons cryogènes, surnuméraires, à la recherche, au titre du respect de sa vie privée affirmée à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Elle approchait de la cinquantaine lorsqu’elle a eu recours à Rome, avec son mari, à une procédure de fécondation in vitro. Son mari, journaliste, est mort peu après dans des circonstances tragiques lors d’un attentat en Irak à la fin de 2003, alors que les cinq embryons du couple n’avaient pas fait l’objet d’une tentative d’implantation. Ils étaient et sont toujours conservés dans le grand froid, leur vie suspendue dans ce que le Pr Jérôme Lejeune appelait « l’enceinte concentrationnaire ».
C’est en 2011 qu’Adelina Parrillo a formellement demandé que les embryons soient utilisés pour la recherche sur les cellules souches : une « noble cause », un don qui « représenterait pour elle une source de réconfort » dans son veuvage. Mais entre-temps, en 2004, l’Italie avait adopté une loi interdisant sous peine de sanctions pénales la recherche sur l’embryon. Adelina Parrillo a introduit un recours devant la CEDH pour contourner cette loi. Une décision favorable aurait reconnu une forme de droit de propriété du parent sur l’embryon, comme cette dernière le demandait expressément, au motif que ce seraient des « choses », des « biens ».
Fausse prudence
Rappelant que l’Union européenne…