Signification et grandeur de l’Avent

Publié le 04 Déc 2015
Pour une crèche vivante ! L'Homme Nouveau

Le temps qui ouvre l’année liturgique semble bien commencer… par la fin. En effet, l’avènement (en latin «adventus», d’où Avent) attendu est principalement celui du Christ à la fin des temps, comme Maître et Seigneur de l’univers, dont Noël constitue la première venue.

La liturgie du premier dimanche apporte une description grave de ce retour dans l’évangile, commun aux deux formes du rite romain, cette année : « Les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire » (Lc 21, 25 b-27)…

Austérité tempérée

La gravité de ces avertissements ne doit pourtant pas terrifier les fidèles du Christ, car « tous ceux qui attendent le Seigneur ne seront pas anéantis » (Ps 24, 3 ; premier dim., introït). D’ailleurs, ce temps liturgique n’a jamais eu la sévérité du Carême, malgré certaines apparences : le Gloria, qui est omis, était encore chanté à Rome au XIIe siècle et le violet ne s’est imposé qu’après Innocent III (mort en 1216). De même, le jeûne de l’Avent n’a jamais connu l’ampleur de celui du Carême. Sans perdre de vue la perspective du jugement à venir, les textes invitent même à la confiance et à la joie : « Dieu qui nous comblez de joie chaque année par l’attente de notre rédemption, faites que recevant avec allégresse votre Fils unique qui vient nous racheter, nous puissions aussi Le contempler avec assurance lorsqu’Il viendra nous juger » (Vigile de Noël, collecte).

Cette collecte résume bien les choses : au-delà de l’évènement plaisant qu’est Noël, c’est la Rédemption qui pointe à l’horizon. « Voici que le Roi vient, le Roi de la terre : c’est Lui qui nous affranchira du joug de la captivité » (deuxième lundi, à Magnificat). « Voici que Notre Seigneur viendra et Il illuminera les yeux de ses serviteurs », chante-t-on en ce dimanche (deuxième ant. des Laudes). Le troisième dimanche est tout entier une invitation à la joie : « Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie car le Sauveur vient à toi » (deuxième ant. des Laudes) et le commandement de saint Paul domine tout ce jour : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » (Ph 4, 4-5). Et ce « Seigneur que nous attendons (vient) pour sauver (s)on peuple » (deuxième jeudi, à Benedictus).

De la Nativité à la Passion

Même à l’approche de Noël, où la lecture de l’évangile de saint Luc nous rapporte les préparations (les annonciations, la Visitation…) de la naissance du Sauveur selon la chair, la liturgie nous montre bien la continuité indissoluble entre ce mystère et celui de la Passion et entre ces deux étapes du salut avec le retour en gloire du Christ, la Parousie. En témoignent les fameuses antiennes « Ô » (vêpres du 17 au 23 décembre).

Avec Jean-Baptiste, l’Église nous exhorte à une digne préparation : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » (Lc 3, 4 ; év. du deuxième dim. [forme ord.]). De même, la deuxième préface de l’Avent parle de Jésus en disant : « C’est Lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël, pour qu’Il nous trouve, quand Il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » (forme ord.). Et quel meilleur exemple, pour attendre dignement le Sauveur, que celle qui L’a attendu dans son corps et son âme, la Sainte Vierge Marie ? Avec l’Église, supplions-la : « Secourez ce peuple qui gît dans la misère, mais aspire à se relever » (ant. Alma Redemptoris).

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