Au Nicaragua, le président Ortega continue à réprimer l’Église catholique jugée hostile au régime : interdiction des processions, fermeture d’universités catholiques, arrestations de prêtres et d’évêques.
Depuis son retour au pouvoir, en janvier 2007, le président Ortega prétend mener « une révolution socialiste, chrétienne et solidaire ». Mais depuis 2018 il considère l’Église catholique comme une ennemie qui conspire contre lui (cf. HN n° 1777). Ces derniers mois, les arrestations d’évêques, de prêtres, de religieux se sont multipliées. Le 20 décembre 2023, Mgr Isidoro Mora, évêque de Siuna, a été arrêté pour avoir demandé dans une homélie de prier pour Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa. Celui-ci, placé en résidence surveillée en août 2022, avait été condamné à vingt-six ans de prison en février 2023 pour « conspiration et diffusion de fausses nouvelles ». Dans les derniers jours de l’année 2023, six nouveaux prêtres ont été arrêtés. Cette année 2023 a été marquée par d’autres actes de répression contre l’Église, notamment la fermeture de plusieurs universités catholiques. En mars 2023, dans un entretien au quotidien argentin Infobae, le pape François avait qualifié de « dictature grossière » le régime du président Daniel Ortega. « Avec tout le respect, je n’ai pas d’autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d’un déséquilibre », avait-il ajouté.
Expulsion de deux évêques
Néanmoins, le Pape n’a pas renoncé à tout dialogue avec le régime du président Ortega. Le 8 janvier dernier, dans son traditionnel discours de début d’année aux membres du corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, il a déclaré :
« La situation au Nicaragua reste préoccupante : une crise qui perdure et aux conséquences douloureuses pour l’ensemble de la société nicaraguayenne, en particulier pour l’Église catholique. Le Saint-Siège ne cesse d’appeler à un dialogue diplomatique respectueux pour le bien des catholiques et de l’ensemble de la population. »
Des négociations menées par le Saint-Siège ont permis, le 14 janvier dernier, la libération de Mgr Alvarez, de Mgr Mora, de 15 prêtres et de deux séminaristes. Ils ont été aussitôt envoyés à Rome. Cette libération, qui ressemble à une expulsion, n’est pas vraiment une mesure d’apaisement. Le président Ortega s’est débarrassé de prisonniers encombrants qui ternissaient l’image de son régime qui n’est plus un État de droit.
Répressions en augmentation
Mais la répression continue. Deux jours après les « libérations »…