Emmanuel Macron en Inde : l’attraction-répulsion

Publié le 05 Fév 2024
Inde Narendra Modi Emmanuel Macron

Narendra Modi et Emmanuel Macron, 10 mars 2018. © Prime Minister's Office (GODL-India), GODL-India

Emmanuel Macron était l’invité de l’Inde pour la fête nationale de l’Union indienne, les 25 et 26 janvier 2024. L’Inde est pourtant connue comme un pays méprisant les valeurs occidentales, réprimant les chrétiens et tous ceux qui en pointeraient les dérives.

  Emmanuel Macron a effectué une visite en Inde, les 25 et 26 janvier derniers, à l’invitation du Premier ministre Narendra Modi. En tant qu’invité d’honneur, il a assisté à la 75e fête nationale de l’Union indienne. En particulier au défilé auquel participaient des militaires français accompagnés de trois de nos aéronefs de combat.  Certes, Narendra Modi rendait la politesse au Français qui l’avait fait assister, avec la participation de soldats indiens, au défilé du 14 Juillet à Paris en 2023. Néanmoins, le président Macron faisait un peu figure de pâle remplaçant quand on sait que, pressenti pour tenir la place d’invité d’honneur, Joe Biden a décliné l’offre. Le président américain accuse les services secrets de Modi de la tentative d’assassinat d’un militant séparatiste indien sikh sur le sol des États-Unis.  La présence d’Emmanuel Macron et l’absence de son homologue américain mettent en valeur l’attraction-répulsion que l’Inde suscite en Occident. Attraction en raison de son importance stratégique, répulsion à cause du mépris affiché par Narendra Modi à l’égard des grands principes célébrés chez nous avec emphase.   

Répression et contrôle de la presse

La presse française, généralement assez discrète sur ce thème quand il s’agit de l’Inde, est montée récemment au créneau en raison de la menace d’expulsion qui pèse sur l’une de nos consœurs, Vanessa Dougnac, correspondante du Point et de La Croix, qui s’est vu retirer son autorisation de travailler.  Officiellement, l’administration indienne reproche à la journaliste française des reportages « malveillants » et « critiques dans la mesure où ils créent une perception négative et biaisée de l’Inde ». On reconnaît la rhétorique des tyrannies à l’égard de ceux qui parlent de leurs dérives.  Or, outre la prise de contrôle de la presse locale par des financiers amis du premier ministre indien, on assiste en Inde à la régression de la liberté d’expression des journalistes. Autre problème grave, qui n’aura pas échappé à Vanessa Dougnac, les minorités religieuses y sont opprimées. Les musulmans d’abord, représentant 14 % de la population avec 200 millions d’âmes.   

Persécution des chrétiens

Mais aussi et plus souvent les chrétiens dont le nombre réduit, quelque…

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Alain Chevalérias 

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