Juan Branco ou la préparation du coup d’État

Publié le 19 Fév 2024
juan branco

© Web Summit, CC BY 2.0

L’avocat Juan Branco monopolise l’actualité entre ses prises de position radicales et ses mésaventures dignes d’un « people » : affaire de mœurs, démêlés judiciaires, rivalité entre lui et le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal. Un traitement médiatique de ce type mérite sans doute qu’on s’attarde sur le personnage. À 34 ans, Branco possède un parcours étonnant. Son dernier livre, Coup d’État, manuel insurrectionnel, paru en 2023, apporte un éclairage intéressant sur sa pensée.

  Juan Branco est issu d’une famille immigrée du Portugal. Ses aïeuls auraient fui comme il le dit, « la dictature salazarienne ». Né d’un père producteur de cinéma et d’une mère psychanalyste, son milieu aisé lui permet l’accession à l’École alsacienne de Paris, au sein de laquelle il côtoie Gabriel Attal. Élevés tous deux dans le même environnement, Juan s’érigera en porte-à-faux du « système » tandis que Gabriel l’embrassera totalement. Aujourd’hui la rivalité des deux hommes fait encore la Une de la presse.  

Une vie digne d’un roman

La vie de Branco est parfois digne d’un roman. Docteur en droit de l’ENS et avocat international aux clients atypiques, il a défendu Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, Jean-Luc Mélenchon, gratuitement plusieurs Gilets jaunes, et Damien Tarel qui avait giflé le président de la République. Son palmarès n’aurait pu être complet s’il n’avait pas osé proposer ses services à Salah Abdeslam, lié aux attentats islamistes du 13 novembre 2015. Récemment, Branco a également pris la défense d’Ousmane Sonko, candidat à la présidence du Sénégal, ce qui lui a valu un épisode musclé entre poursuite en pirogue et geôles africaines.  En 2019, Juan Branco publie Crépuscule, un pamphlet anti-Macron et un soutien idéologique aux Gilets jaunes. Sa pensée n’est pas encore systématique et conclusive. Il décrit simplement les relations complices entre médias, pouvoir et argent, par le prisme de son expérience personnelle. Il voit dans le soulèvement des Gilets jaunes les prémices d’une révolution qu’il faut encourager. En ce sens, il publie en 2021 L’ennemi à abattre, qui continue son travail de critique des classes dirigeantes. C’est en 2023 qu’il franchit un seuil dans le développement de sa pensée avec la publication de Coup d’État. La quatrième de couverture est éloquente : « Il est courant et aisé d’appeler à l’insurrection. Il est habituel de céder aux provocations. Il est plus rare de réfléchir et d’organiser une révolution. » Notons au passage que son…

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Thomas Lassernat

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