Confession du bourgeois !

Publié le 14 Mar 2016
Confession du bourgeois ! L'Homme Nouveau

Mon Père, pardonnez-moi parce que j’ai péché … gravement… J’ai incité des jeunes à la séduction, à la débauche, à l’ivrognerie, à la fébrilité sexuelle, à l’exclusion sociale. J’ai organisé ces parties chez moi et j’ai envoyé mes propres enfants chez les autres. Mon Père, j’ai vraiment péché… J’ai inscrit mes enfants en rallye. Souvent, nous parents de « bonne famille » avons organisé la débauche de nos enfants. En vrais couards, collabos des pulsions, nous avons contribué à transformer les saintes nitouches en saintes qu’on touche, les vierges effarouchées en vierges tripotées, en madones vautrées, les oies blanches en poules, en sac à picole, puant parfois même, en fin de soirée, la bile et le vomi. Mais toujours accrochées au sac de marque, visiblement seule vraie valeur.

Oui, mon Père, j’ai péché par orgueil. Je me sentais puissant quand j’ai entendu mon fils parler de ses conquêtes à ses copains, quand j’ai constaté son succès de petit coq post-pubère. Je n’ai rien dit quand je l’ai vu, la première fois, rentrer éméché. Et, quand il se vantait de bien tenir l’alcool, j’ai souri. Oui, j’ai péché par orgueil quand j’ai vu ma fille s’apprêter pour sa soirée et apparaître en séductrice de 16 ans. J’étais fier, et elle l’a vu, qu’elle soit « fun » et sexy ce qui, en français, veut dire légère, drôle et… sexuellement appétible. On ne distinguait même plus si ce qu’elle portait était une jupe ou juste une ceinture. Je l’ai laissé sortir tout attirail quasi dehors, à portée de main et du reste. Je n’ai rien dit quand elle a demandé à son frère de penser à « la tise », rien aux premières cigarettes, rien non plus quand les clopes se sont mises à sentir bien autre chose que le tabac. Ils voulaient s’éclater, j’ai laissé imploser leur âme. Mon Père, je m’accuse d’avoir transformé ma famille, ma maison, mes amis et mon milieu social en structures de péchés et d’avoir, avec mes amis, feint durablement de ne pas le voir…

C’est ma faute, ma très grande faute.

Ce contenu pourrait vous intéresser

ChroniquesLectures

Carte blanche : Le cardinal Charles Journet

Carte blanche d’Yves Chiron | Le cardinal Journet a déjà eu plusieurs biographes, notamment Lucien Méroz en 1981 et Guy Boissard en 2000. Philippe Chenaux, historien suisse, professeur émérite à l’Université pontificale du Latran, publie ce qu’il appelle une « biographie intellectuelle et politique » du théologien mort en 1975.

+

cardinal charles journet
ChroniquesFin de vie

Euthanasie : tuer par altruisme ?

C’est logique ! de François-Marie Portes | L’Assemblée nationale a voté en faveur de l’euthanasie sous couvert d’une « aide à mourir » et d’une prétendue « dignité ». Derrière ces mots se cache une logique perverse : faire passer pour un acte altruiste ce qui est, en réalité, une atteinte à la vie humaine.

+

euthanasie mort digne
Chroniques

Nouveaux mots : l’érosion discrète du rapport au réel

C’est logique ! de François-Marie Portes | Sous couvert d’enrichir la langue, l’ajout de nouveaux mots comme « aplaventrisme » ou « asexuel » traduit moins une vitalité de la pensée qu’un appauvrissement du regard porté sur le réel. Loin de simplement décrire, ces néologismes dissimulent une redéfinition silencieuse des repères moraux et philosophiques fondamentaux.

+

AdobeStock 54411084 nouveaux mots
ChroniquesFrançoisLectures

Autobiographie du pape François : une attente déçue

L'Essentiel de Thibaud Collin | Publiée dans plus de cent pays, l’autobiographie du pontife se révèle assez décevante, malgré son titre, Espère, quand à sa vie même. On y retrouve cependant ses thèmes de prédilection, ses contradictions ainsi que ses jugements peu nuancés sur certains sujets, en particulier celui de la liturgie traditionnelle.

+

pape neuvaine autobiographie
ChroniquesAnnée du Christ-RoiDoctrine sociale

Abbé Barthe : Comment s’est évanoui l’enseignement sur la royauté sociale du Christ 

Enquête Quas Primas 2 | Dans le cadre de l'année du Christ-Roi, nous continuons notre enquête. L'enseignement sur la royauté sociale du Christ, qui consistait à armer les catholiques contre la laïcité, à rappeler que les gouvernants légitimes sont des représentants du Christ-Roi et qu'ils lui doivent un culte public, était trop antimoderne pour être pleinement reçu en son temps en France.

+

royauté sociale du christ