Visite des portraits de Cézanne

Publié le 26 Juin 2017
Visite des portraits de Cézanne L'Homme Nouveau

Paul Cézanne (1839-1906) si connu pour ses paysages et natures mortes le serait moins pour ses portraits. Le musée d’Orsay offre donc à ses visiteurs l’occasion de contempler ses visages peints d’une façon très personnelle et nouvelle en ce XIXe siècle. Dans sa jeunesse, il réalise son autoportrait et les figures de ses proches, avec l’étonnante face de son oncle Dominique qu’il peint à de nombreuses reprises (autour de 1860), sans aucune idéalisation, dans sa manière « couillarde » pour reprendre son propre vocabulaire. L’aspect souvent épais de la matière, les traces du couteau à peindre dont il se sert, les teintes originales, ont dérouté les hommes de son époque. Aujourd’hui, notre œil habitué aux effets de pâte et aux aplats de couleurs qui participent à la construction des formes, se laisse conduire presque sans résistance. Et son sens de la coloration séduit. Souvent ces peintures ne disent pas grand-chose de la psychologie des personnages. Tout est d’abord une question de forme et d’équilibre et « ça tient » malgré une perspective fantaisiste comme sur le portrait de Gustave Geffroy (1895-1896) où la table est curieusement rendue avec des livres qui menacent d’en glisser. Plus loin, parmi les nombreuses représentations de son modèle devenue son épouse, souvent étudiée comme une nature morte, un émouvant portrait la montre les cheveux dénoués, le regard dans le vide, triste et douce (Madame Cézanne aux cheveux dénoués, le rendu de sa robe rayé est superbe). En regardant attentivement sa peinture, on comprend combien sa manière « non finie » conduit progressivement la peinture vers le cubisme. À découvrir !

Jusqu’au 24 septembre 2017. Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris. Ouverture de 9h30 à 18h le mardi, le mercredi, le vendredi, le samedi et le dimanche, de 9h30 à 21h45 le jeudi.

Ce contenu pourrait vous intéresser

CultureLectures

Chroniques pour le passé, leçons pour l’avenir

Entretien | Le dernier livre de Jean-Pierre Maugendre, président de « Renaissance catholique », Quand la mer se retire*, rassemble ses chroniques des vingt dernières années. Loin de l’inventaire morose des difficultés du passé, il se veut un rappel des causes de la tragédie actuelle de la France et de l’Église, destiné aux jeunes générations, pour inspirer et guider leurs combats pour le salut des âmes et la survie de notre pays.

+

passé avenir Quand la mer se retire
CultureLectures

Au théâtre du Roi

Journaliste, critique de cinéma, spécialiste du rock, mais aussi féru de littérature et essayiste, Laurent Dandrieu a publié plusieurs ouvrages sur des artistes du passé. Après Fran Angelico, Le Bernin et les « peintres de l’invisible », il nous offre un essai sur Molière : Le Roi et l’Arlequin.

+

livres 1820 roi

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?