De mensonges en manipulations, l’euthanasie s’imposera bientôt par la loi à la société française. À l’origine de cette transgression finale, une vision déformée de la vie et la disparition de l’au-delà qui fondent cette ultime et illusoire tentative de contrôle, souvent en confisquant au mourant la conscience de sa fin.
Disons le tout net. L’entretien que le président de la République a donné à La Croix et à Libération le 10 mars dernier pour présenter la future loi sur « la fin de vie » est un modèle de sophistique [1]. Il ne nous appartient certes pas de juger au for interne la conscience de celui qui choisit d’entrer dans l’Église à l’âge de douze ans mais force est de constater qu’Emmanuel Macron est une personne dont les actes de gouvernement sont objectivement inspirés par Satan. Celui-ci est le « Père du mensonge », « homicide depuis le commencement », maître ès subversion du langage, celui qui fait apparaître comme un bien ce qui est mal ; toutes choses que nous retrouvons dans cet entretien. Il faut noter que la loi Claeys-Leonetti (2005 et 2016) avait déjà engagé la société française dans une logique mortifère en autorisant la cessation de l’hydratation et de l’alimentation abusivement nommées « traitements », alors que ce ne sont que des soins élémentaires.
Saisir l’esprit de notre époque
Le projet de loi sur « la fin de vie » étant désormais entré dans sa phase législative, à vues humaines, son issue est inéluctable. Il convient donc de revenir non pas tant sur les raisons, bien connues et inlassablement répétées depuis des années, de s’opposer à une telle iniquité mais bien de saisir ce que ce projet de loi révèle de l’esprit de notre époque et de la logique qui l’anime ; cela en vue de préparer les conditions à venir, fussent-elles lointaines, d’une abrogation législative qui ne sera que la concrétisation d’un changement culturel, économique, politique et spirituel de la société française. L’époque contemporaine manifeste un refoulement social de la mort inédit dans l’histoire de l’humanité. Depuis l’article fondateur de l’anthropologue et sociologue britannique Geoffrey Gorer sur la « Pornographie de la mort » [2], nombre d’historiens et de sociologues ont établi le fait que la mort est devenue taboue dans les sociétés actuelles. Comme le remarquait Gorer, la mort a remplacé la sexualité comme objet d’interdit, au moment…