La Pause liturgique : Agnus 6, Rex Génitor (Mémoires des Saints)

Publié le 15 Juin 2024
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Commentaire musical

 

Agnus 6 Partition rex génitor

 

Cet Agnus, probablement d’origine allemande si l’on en juge par le nombre de sources manuscrites issues de ce pays, remonte au moins au Xe siècle. Sa mélodie du 8e mode, identique pour les trois invocations, est essentiellement campée à l’intérieur de la quarte Sol-Do, c’est-à-dire qu’elle ne va pas jusqu’au Ré, à l’exception du seul motif de tollis qui tranche absolument sur tout le reste par son développement musical à l’aigu. Non seulement le Ré est atteint, mais même un Fa unique qui culmine au sommet de toute la pièce.

Par contre, vers le grave, la mélodie descend volontiers vers le Fa comme vers la sous-tonique du mode, mais également vers le Mi, certes en passant, sur mundi ou sur miserére (ou dona), et même jusqu’au Ré grave sur l’attaque de miserére (ou dona).

L’intonation s’enroule manifestement autour du Sol puisque sur ces dix notes on compte sept Sol, un Fa et deux La. Elle est ferme et sobre, large et tranquille. L’élan qui suit, sur les mots qui tollis, relève davantage de la forme authente du Tetrardus (7e mode) et ses deux beaux neumes ternaires, bien arrondis, invitent à prendre ce passage au sommet avec régularité et une certaine largeur bien expressive. Il va de soi que ce mouvement doit s’accompagner d’un crescendo significatif au plan vocal.

Après ce sommet, la mélodie redescend dès la finale de tollis, mais encore sur l’attaque de peccáta, pour remonter un peu sur l’accent et la finale de ce mot, toujours en largeur et en fermeté. La profondeur de mundi, en courbe grave à partir du Sol, est très belle et large, elle aussi. Et l’on revient ainsi au Sol, tonique du 8e mode.

L’invocation proprement dite, miserére nobis, est très belle également, avec son départ sur le Ré grave. On sent la prière qui monte des profondeurs de l’humilité, avec une confiance qui parcourt tout ce long verbe miserére, chacune des quatre syllabes étant plus haute que la précédente. Notons aussi que la formule finale de miserére, sur l’accent et la finale, reproduit la mélodie de l’accent et de la finale de peccáta. Et la cadence de nobis est une double note pointée sur le Sol, ferme et bien appuyée.

Au final, un Agnus grave, expressif, plein de confiance et d’humilité.

 

>> à lire également : Le diocèse de Bayonne sous surveillance

 

Un moine de Triors

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