Avortement sur le continent américain : entre progressisme et résistance

Publié le 21 Juin 2024
avortement

© Artem Podrez / Pexels

La Cour suprême des États-Unis préserve l’accès à la pilule abortive, malgré l’opposition de médecins conservateurs. Pendant ce temps-là, l’ONU mène une campagne de recommandations auprès des pays encore opposés à la légalisation de l’avortement : le Paraguay y résiste.

 

Ce jeudi 13 juin, la Cour suprême des États-Unis a refusé de restreindre l’accès à la pilule abortive. En 2022, un groupe de conservateurs avait saisi la justice pour en limiter sa prise excessive. Si l’avortement a été déconstitutionnalisé en 2022, cette pilule représente toujours 60% des avortements du pays. La plainte fut déposée par un groupe de médecin anti-avortement : Alliance for Hippocratic Medecine (l’Alliance pour la médecine hippocratique).

En réponse à cela, un arrêt fut promulgué en leur faveur en 2023. Il remettait en cause la décision de la Food and Drug Administration (FDA) qui avait étendu de sept à dix semaines le délai autorisé pour prendre ce médicament. La FDA avait aussi permis aux infirmiers de le prescrire, notamment par correspondance.

Cette décision de justice n’a cependant pas été efficace puisque la Cour suprême des États-Unis vient de la refuser. Pour cause, l’administration du président des États-Unis Joe Biden, a saisi la Haute Juridiction afin de s’opposer à ce décret d’appel du groupe conservateur. Rappelons que Joe Biden est favorable à l’avortement et en a même fait un de ses combats principaux. La Cour suprême préserve ainsi l’accès à la prise de mifépristone. Selon eux : « Les plaignants n’ont pas démontré que l’assouplissement des règles de la FDA leur porterait probablement préjudice dans les faits. »

L’organisation chrétienne conservatrice Alliance Defending Freedom qui représentait les plaignants est déçue et dénonce un allègement des règles qui met en dangers les femmes. Elle reproche à la Cour suprême de ne pas s’être prononcée sur le fond des actions illégitimes de la FDA.

 

Au sud, le Paraguay résiste

Si au Nord du continent le droit à l’avortement est préservé, au Sud son interdiction se maintient. Le Paraguay est porteur d’espoir pour le reste du monde puisqu’il refuse de se soumettre à l’ONU qui promeut sa légalisation. L’avortement est illégal dans ce pays connu pour être le plus conservateur de l’Amérique du Sud. Il est cependant autorisé dans le cas spécial ou la grossesse serait à risque pour la vie de la maman.

Les Paraguayens sont très catholiques et la plupart sont opposés à l’avortement. En 2024, l’ONU a fait des recommandations de loi légalisant l’avortement à plusieurs pays dont celui-ci. Elles préconisaient de dépénaliser l’avortement en toute circonstances et de garantir son accès aux adolescentes. Le ministre paraguayen de l’enfance et de l’adolescence, Walter Gutiérrez s’y est foncièrement opposé le 7 juin. Selon lui, cette dépénalisation et légalisation allait à l’encontre de la Constitution qui reconnaît la vie dès la conception, ainsi qu’à d’autres lois nationales.

Ce n’était pas la seule campagne de prévention de l’ONU, une autre réclamait aussi que le Paraguay adopte la théorie du genre dans l’éducation et « l’intègre au programme scolaire obligatoire ».

 

>> à lire également : « Si on veut défendre les femmes aujourd’hui, il faut regarder en vérité ce qu’il se passe quand on avorte ! »

 

Léocadie Bridet

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