L’exposition : La Fontaine des Innocents. Histoire d’un chef d’œuvre parisien

Publié le 28 Juin 2024
fontaine des innocents Carnavalet

John James Chalon, Le Marché et la fontaine des Innocents, 1822 CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris Carnavalet.

Le musée Carnavalet propose une exposition centrée sur l’histoire de la Fontaine des Innocents, chef d’œuvre de la Renaissance installé aux Halles, et en cours de restauration. Du 24 avril au 25 août 2024.

 

La Fontaine des Innocents, magnifique monument de Paris, situé dans le quartier de Halles, est à l’honneur au musée Carnavalet. En effet, à l’occasion de la restauration de ce chef d’œuvre de la Renaissance française sculpté par Jean Goujon (1510-1567), le visiteur peut découvrir de façon inhabituelle et accessible ses reliefs déposés temporairement.

L’exposition rappelle l’histoire de cette fontaine qui connut de nombreuses transformations et déplacements. Elle permet aussi de remonter le temps grâce à un tableau (v.1570) de Jacob Grimmer (1525-1590) qui représente le cimetière et l’église des Saints-Innocents, avant la construction de cette fontaine…

Les cinq naïades au corps non académique d’une grâce inouïe, restaurées, retrouvent leur jeunesse. Ces sculptures en haut-relief évoquent l’art grec classique. Elles inspirèrent de nombreux artistes dont Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) et sa fameuse peinture intitulée La Source. Elles retrouvent, le temps de cette exposition, les trois bas-reliefs qui ornaient autrefois le soubassement de la fontaine. Ceux-ci furent retirés pour des raisons de conservation au XIXe siècle et exposés au musée du Louvre, le débit intense de l’eau usant ces superbes œuvres. 

Mais qui était Jean Goujon, ce sculpteur remarquable de la Renaissance ? Peu d’éléments sur sa vie et sa formation nous sont parvenus. On sait qu’il était protestant et une légende prétend qu’il aurait été assassiné sur un échafaudage lors du terrible massacre de la Saint Barthélémy. Mais selon certains récits il est mort en Italie à Bologne. D’autres documents témoignent de ses interventions en l’église Saint-Maclou de Rouen en 1541. On sait aussi qu’il a réalisé en 1544, les sculptures du jubé de l’église de Saint-Germain l’Auxerrois de Paris dont le magnifique bas-relief de la Déploration du Christ donné à contempler dans le parcours.

Passionnant !

 


Jusqu’au 25 août 2024.
Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003 Paris. Tél. : 01 44 59 58 58.
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi.

 

>> à lire également : Les catholiques et le sport (1/3) | Un dominicain très moderne : le père Didon et les Jeux olympiques

 

Céline Vicq

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneCultureArt et Patrimoine

Frère François Mes, le « Fra Angelico du XXe siècle »

Entretien | Converti au catholicisme durant son service militaire, le Néerlandais Jaap Mes (1892-1983) devint moine bénédictin sous le nom de frère François. Envoyé en 1923 à l’abbaye de Wisques, il y demeura jusqu’à sa mort en 1983, laissant une œuvre picturale d’une rare intensité spirituelle. Entretien avec un moine de l’abbaye Saint-Paul de Wisques.

+

Frère François Mes
CultureLectures

Frassati : Un saint pour tirer la jeunesse vers le haut

Recensions | Mort à 24 ans, Pier Giorgio Frassati (1901-1925) n’eut pas une vie facile. Mais il vécut la sainteté au quotidien, dans une fidélité humaine et spirituelle sans failles, malgré les obstacles. Trois livres parmi ceux parus à l’occasion de sa canonisation sont présentés ici, chez Ephata, Artège et Le Cerf.

+

Pier Giorgio Frassati