Jeunes Talents 2024 | L’Envoi du Centurion

Publié le 19 Juil 2024
jeunes talents centurion
Comme chaque année depuis 7 ans, L’Homme Nouveau a lancé son concours d’écriture Jeunes Talents 2024 entre avril et juin. Cette année, le thème était : « Après la guérison de son serviteur par Jésus, que devient le Centurion de l’Évangile ? »  
Nous publions ici les écrits que nous avons reçus. Les trois lauréats sont aussi publiés dans le numéro d’été (n° 1812), daté du 27 juillet.  
Retrouvez toutes les productions dans le dossier thématique Concours Jeunes Talents 2024 

 


 

L’Envoi du Centurion

Un texte de Isandre Chetaille

 

Après 6 jours de marche, le centurion arriva sur ses terres ; de vastes terres peuplées de cèdres, de cyprès, et d’oliviers. Il emprunta l’allée principale, son fourreau traînant par terre. Plus loin, on apercevait une immense fontaine brillant de mille feux devant une grande maison de terre. À côté, on pouvait apercevoir des vignes croulant sous le poids des raisins rouges, à gauche, un verger rempli de pommiers, de dattiers, de figuiers, de palmiers et d’oliviers. On entendait les couinements des cochons, gras et roses, le chant mélodieux des perruches et le hennissement des chevaux.

Mais tout cela, le centurion ne le vit pas, il ne vit pas non plus le veau à la broche, le vin qui coulait, les invités qui dansaient, les lumières accrochées aux arbres, non il ne vit rien.

En effet, il rentra sans bruit et se dirigea vers la chambre de son serviteur, les yeux fixés, la tête haute, son manteau pourpre glissant le long de son corps. Personne. Le lit était vide. Le centurion s’effondra. Alors, se disait-il, était-il bien le fils de Dieu ? Ses yeux s’enveloppèrent de larmes, ses paupières étaient devenues lourdes, et il tomba dans un profond sommeil. Alors il rêva, beaucoup. Ce serviteur, qui lui ressemblait tant, ce serviteur qu’il aimait tellement, il n’avait pas réussi à le sauver. Pourtant il y avait cru lorsque le Christ, disait-on, lui avait dit « Va, ton serviteur t’attend. » Il s’était alors levé plein d’espoir et de grâce, et il avait repris sa route.

La route avait été longue et tortueuse. Le soleil lui avait brûlé les yeux, les bandits lui avaient pris sa bourse, ses sandales et sa dague, les ronces lui avaient déchiré les mollets, il avait croisé des bêtes sauvages, des loups et des serpents. Il avait connu la faim, la soif et la peur. Partout où il alla on l’injuria, partout où il se tint on le frappa, partout d’où il venait on le renia. Il avait vécu seul, sans eau, sans argent et pourtant on arrivait à lire un petit sourire sur ses lèvres craquelées par la chaleur du désert.

Car oui, il aimait son serviteur, Rufus, d’un amour paternel, d’un amour incomparable, d’un amour irréel. Rufus, était né dans sa demeure lorsqu’il avait 25 ans, c’était alors un jeune soldat. Bien qu’il fut parti des années en campagnes militaires, il l’avait vu grandir, il lui avait alors porté un grand intérêt et lui avait enseigné l’écriture, la lecture, le combat, le calcul, l’art, la sculpture, l’escrime, l’histoire, la musique, tous les savoirs qu’il avait acquis au cours de sa vie.

Lorsqu’un jour, en revenant de mission il avait appris que Rufus était tombé gravement malade, il avait accouru dans sa chambre, le couvrant de baisers. Il avait alors tout vendu pour lui procurer les meilleurs soins. Mais sans fin. Rufus mourait chaque jour un peu plus que le précédent. Il avait alors entendu parler des miracles d’un certain Jésus et était donc allé le chercher aussi rapidement qu’il avait pu. Ainsi, après deux mois d’absence, il était rentré et avait trouvé la chambre vide. Il n’avait plus d’espoir, plus de raisons de vivre…

Soudain un tapotement le réveilla. Un jeune homme étincelant, vêtu d’une tunique blanche incrusté de pierres précieuses était debout devant lui. Rufus était guéri, le centurion se leva alors et se jeta dans ses bras.

Depuis ce jour le centurion et toute sa famille crurent. Le centurion légua tous ses biens et sa maison à Rufus et s’en alla répandre la bonne nouvelle sur les routes de Judée. Ce fut le premier chrétien.

 

Isandre Chetaille

 

>> Dossier thématique Concours Jeunes Talents 2024

 

La Rédaction

Ce contenu pourrait vous intéresser

ChroniquesJubilé 2025

Le nouveau Jubilé, ouvert le 24 décembre à Rome

Au cours de la messe de minuit, le Pape a ouvert la porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Nous nous retrouvons donc dans une Année sainte, centrée cette fois sur l’espérance, le Pape nous invitant à devenir des pèlerins de l’espérance : « le Jubilé s’ouvre pour que soit donnée à tous l’espérance, l’espérance de l’Évangile, l’espérance de l’amour et l’espérance du pardon ». Les jeunes trouvent naturels les jubilés. Ceux-ci sont d’ailleurs inscrits dans la Bible et depuis Jean-Paul II, les années saintes tant ordinaires qu’extraordinaires n’ont cessé de se succéder, culminant dans le jubilé du deuxième millénaire.

+

jubilé Pape François
Chroniques

Pourquoi il n’y a pas la paix

Carte blanche de Judith Cabaud | Sans idéologie et sans préjugés, un constat simple vient à l’esprit : l’histoire ancienne et moderne nous démontre que ni les rois ni les empereurs et autres monarques – despotes ou libéraux – ne nous ont apporté une paix durable. Les Républiques, les confédérations et les parlements non plus. Au contraire.

+

liban paix

Vous souhaitez que L’Homme Nouveau poursuive sa mission ?