Dimanche 26 août, le pape François était en déplacement au sanctuaire d’apparition de Knock, en Irlande. Dans la continuité du pape Benoît XVI qui, le 15 avril 2008, avait clamé sa honte vis à vis des prêtres liés aux affaires de pédophilie, avant de déclarer aux victimes, lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Sydney, qu’il partageait leurs souffrances, le souverain pontife actuel s’est lui aussi placé du côté des victimes.
En 2009, le rapport Ryan, en Irlande, révélait au yeux du monde, une partie du scandale lié aux abus physiques et sexuels commis par des clercs sur des enfants. La même année, un second rapport montre la dissimulation des actes susmentionnés par une partie de la hiérarchie catholique elle-même. Ce séisme dans un pays profondément catholique a troublé et désemparé un grand nombre de fidèles. Une des explications permettant de comprendre l’écart important entre la foule de plus d’un million d’Irlandais qui s’était déplacée pour voir saint Jean-Paul II à Phoenix Park en 1979 et les 500 000 (estimation la plus haute) fidèles qui ont assisté à la messe en plein air du pape François.
Prenant en compte le climat compliqué dans lequel il intervient, le pape a abordé dès sa rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique la question des scandales causés par certains membres de l’Église en Irlande :
« Considérant la réalité des plus vulnérables, je ne peux que reconnaître le grave scandale causé en Irlande par les abus sur les mineurs de la part des membres de l’Église chargés de les protéger et de les éduquer. »
Dans un pays qui a légalisé l’avortement en mai dernier, le pape a rappelé dès son préambule que sa visite avait pour objectif la Rencontre Mondiale des Familles et s’il a abordé le sujet brûlant des scandales, celui-ci est arrivé après avoir lancé cette question lourde de sens aux acteurs politiques présents en face de lui :
« Ne se pourrait-il pas au contraire que la croissance d’une « culture du déchet » matérialiste, nous ait rendu de fait plus indifférents aux pauvres et aux membres plus vulnérables de la famille humaine, y compris les enfants non nés, privés du droit même à la vie ? »
Notre souverain pontife qui a écrit quelques jours plus tôt sa lettre « au peuple de Dieu » sur la souffrance générée par les abus des clercs, a eu des mots forts lors de l’angélus, le 26 août, sur l’esplanade du sanctuaire de Knock. Le pape à l’origine de l’année de la miséricorde a imploré le pardon de Dieu devant la foule assemblée, rappelant s’il le fallait que l’Église, par l’intermédiaire de son pasteur, suivrait toujours l’exemple du Christ prenant la défense des, blessés, des plus faibles :
« J’implore le pardon du Seigneur pour ces péchés, pour le scandale et la trahison ressentis par tant de personnes dans la famille de Dieu. Je demande à notre Bienheureuse Mère d’intercéder pour toutes les personnes survivantes d’abus de n’importe quel type, et de confirmer chaque membre de la famille chrétienne dans la ferme intention de ne plus jamais permettre que ces situations arrivent ; et aussi d’intercéder pour nous tous, pour que nous puissions agir toujours avec justice et réparer, autant qu’il dépend de nous, tant de violence. »
Pour approfondi le sujet, nous vous recommandons la lecture de notre dossier Affaires de pédophilie : le célibat des prêtres est-il en cause ?