A quand une politique de santé publique positive pour les trisomiques ?

Publié le 16 Nov 2013
A quand une politique de santé publique positive pour les trisomiques ? L'Homme Nouveau

Nous reproduisons ici le communiqué de la Fondation Jérôme Lejeune, diffusé à l’occasion de la Journée nationale de la trisomie 21 qui se déroule ce dimanche 17 novembre. Un cri d’alarme devant les dérives de l’application des découvertes scientifiques qui visent paradoxalement à éliminer le malade plutôt que la maladie. Une cause qui mérite aussi une juste révolte.

A l’occasion de la journée nationale de la trisomie 21, dimanche 17 novembre, la Fondation Jérôme Lejeune rappelle le paradoxe dramatique propre à cette pathologie : la généralisation du dépistage avant la naissance dont elle fait l’objet ne conduit pas à guérir les patients qui en sont atteints mais à éliminer 96% d’entre eux. En 2013, ce constat est d’autant plus inacceptable : alors que la recherche thérapeutique marque des avancées significatives, des nouveaux tests sanguins de dépistage prénatal de la trisomie 21 sont mis sur le marché français.

Un diagnostic qui élimine le patient plutôt que la maladie

Dans le domaine médical, le dépistage est l’outil nécessaire pour poser un diagnostic, préalable indispensable pour mettre en œuvre le soin adapté en vue de guérir un patient. Une exception vient noircir le tableau : le diagnostic prénatal de la trisomie 21. Pour cette pathologie, le mécanisme du duo gagnant dépistage+traitement est enrayé depuis 30 ans : le diagnostic pendant la grossesse est généralisé, remboursé, promu par les politiques de santé publique quand la recherche thérapeutique est uniquement privée, sous-financée et mal considérée.

Une politique de santé publique qui privilégie l’industrie technoscientifique

Les arbitrages politiques ont systématiquement fait pencher la balance en faveur du dépistage aux dépends de la recherche thérapeutique. L’arrivée du diagnostic prénatal non-invasif (DPNI) de la trisomie 21 creuse encore l’écart (coût estimé pour l’Assurance Maladie : 1 milliard d’euros par an selon le CCNE). En mai dernier, un arrêté pris par la Ministre de la Santé oblige les professionnels de la santé à utiliser un logiciel qui centralise les données sur le dépistage prénatal de la trisomie 21. Dans la perspective de l’arrivée du DPNI, tout porte à croire qu’il vise à améliorer la performance quantitative et rationalisée des tests de détection prénatale.Ce fichage des femmes enceintes porte atteinte à la vie privée et stigmatise la trisomie 21. Aussi la Fondation Jérôme Lejeune a-t-elle formé un recours en justice contre cet arrêté.

Pourtant, la recherche thérapeutique progresse !

Rassemblés à Paris à l’occasion du Prix international Sisley-Jérôme Lejeune 2013, les co-lauréats le Professeur Yann Hérault et le Professeur Lynn Nadel accompagnés du lauréat 2012, le Professeur Roger Reeves, ont fait part de leur enthousiasme quant aux progrès accomplis et aux perspectives qui s’ouvrent. Ainsi, en janvier 2014, la Fondation Jérôme Lejeune lancera un appel à projet sur le lien entre trisomie 21 et maladie d’Alzheimer.

La Fondation Jérôme Lejeune, premier financeur français privé de la recherche sur la trisomie 21, regrette que les équipes de recherche qui tentent de trouver des traitements n’obtiennent quasiment aucun soutien (financements, promotion, valorisation) et interpelle les responsables politiques français :

A quand une politique de santé publique positive pour les trisomiques ?

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéÉducation

Christian Espeso : un directeur injustement sacrifié au nom de la laïcité

Le 11 septembre 2024, Christian Espeso, directeur de l’établissement catholique Immaculée Conception à Pau, a été suspendu pour trois ans par l'Inspection académique des Pyrénées-Atlantiques. Accusé d'atteinte à la laïcité pour des pratiques religieuses au sein de son école, cette décision suscite de vives réactions. Soutenu par la communauté éducative, il se prépare à engager une bataille juridique contre cette sanction qu'il juge infondée.

+

directeur Christian Espeso
A la uneSociété

Financement de l’idéologie « woke » : un fardeau injustifiable

Entretien | Aboutissement d’une enquête de deux ans dans les comptes des entreprises et des institutions françaises, l’ouvrage de Wandrille de Guerpel et Emmanuel Rechberg, Le Vrai Coût du progressisme, démontre comment les finances des entreprises et de l’État sont siphonnées au profit du progressisme, à l’insu des citoyens et à leur détriment. Un constat brutal. Entretien avec Wandrille de Guerpel.

+

financement progressisme
Société

Incendie dévastateur à l’église de Saint-Omer

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 2024, un incendie a ravagé l'église de l'Immaculée-Conception à Saint-Omer, entraînant l'effondrement de son clocher et des dégâts importants. Un suspect a été arrêté, soulevant des inquiétudes sur la protection du patrimoine religieux en France. 

+

incendie saint-omer
SociétéLectures

Itinéraire vers la vérité

Dans le roman d’une vie retracée, le père Jean-François Thomas guide son personnage principal de la douleur du veuvage à sa propre fin, en suivant un chemin héroïque vers l’abandon.

+

itinéraire vers la vérité
SociétéFin de vie

Rentrée parlementaire : loi sur la fin de vie, débats décisifs

Décryptage | La dissolution de l’Assemblée a stoppé net les travaux parlementaires et laissé en suspens nombre de projets et propositions de loi durant l’été. Mais la volonté de remettre la légalisation de l’euthanasie à l’ordre du jour est plus forte que jamais et le calendrier législatif promet un rapide retour du sujet, poussé par les associations et le sommet de l’État.

+

euthanasie fin de vie