Abbé Lorans : Quas Primas, une impertinence salutaire

Publié le 01 Nov 2025
quas primas
> Enquête Quas Primas
Peu de textes semblent plus anachroniques que l’encyclique de Pie XI sur la royauté sociale du Christ. Affirmer à temps et à contretemps que le laïcisme est une utopie et que le but est de rétablir des institutions favorisant les vertus et de revenir à la chrétienté, choque dans une société adonnée à la jouissance et au culte du moi, estime l’abbé Lorans.

  On peut se poser la question de la pertinence de Quas Primas sur le règne social du Christ, cent ans après sa publication. On peut même se demander si ce message n’est pas trop intransigeant pour être aujourd’hui simplement audible. Mais il est plus judicieux d’affirmer franchement que l’encyclique de Pie XI est impertinente, car elle est aux antipodes de l’idéologie libérale dominante. Or, dans l’état présent de décomposition sociale et politique, cette impertinence est un remède salutaire, et non une énième demi-mesure fondée sur des demi-vérités hautement diluées.

Des fruits très amers

Pie XI affirme que le laïcisme est une « apostasie des individus et des États » qui cause des « fruits très amers ». Il en dresse une liste : « les germes de haine, les jalousies et les rivalités entre les peuples, les ambitions effrénées, les discordes civiles, un égoïsme aveugle et démesuré, la paix domestique bouleversée par l’oubli des devoirs et l’insouciance de la conscience, l’union et la stabilité des familles chancelantes ». Cette liste, qui pouvait paraître pessimiste il y a un siècle, est aujourd’hui sous nos yeux. Ces « fruits très amers » ne peuvent être contestés, ils sont malheureusement constatés. Les effets du laïcisme sont tous là, mal dissimulés sous les euphémismes de la langue de bois ou de buis : multiplication des familles « décomposées » et « recomposées », prolifération des « incivilités » causées par des « sauvageons », surgissement d’un « Archipel français» « dont les habitants vivent sous le même drapeau national, mais dans des îles différentes et distinctes »… Point n’est besoin d’être grand clerc pour reconnaître que la société actuelle ne « fait plus société ». La « dissociété » ou la « termitière » dont parlait Marcel De Corte est réalisée. Les philosophes et les sociologues l’admettent, les citoyens la subissent. Dans Quas Primas, Pie XI explique que, par l’institution d’une fête solennelle du règne du Christ sur les sociétés humaines, il souhaite débarrasser…

Pour continuer à lire cet article
et de nombreux autres

Abonnez-vous dès à présent

Abbé Alain Lorans | Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, Directeur de Dici et Nouvelles de Chrétienté

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneÉgliseAnnée du Christ-Roi

Bernard Dumont : Quas Primas, cent ans après : la vision politique et spirituelle de Pie XI

Enquête Quas Primas 14 | Face au désordre issu de la Grande Guerre, Pie XI élabora une réponse à la fois doctrinale et pastorale : restaurer le « règne du Christ » comme fondement de paix. En arrière-plan, l’analyse attentive d’Antonio Gramsci, fasciné par la vitalité du catholicisme italien, souligne l’enjeu d’hégémonie culturelle que l’Église, sans se confondre avec une idéologie, sut assumer pour nourrir et protéger la foi des fidèles. 

+

Quas Primas
Tribune libre

Macron s’en va t’en guerre… Mandon n’en revient pas

Tribune libre de Raoul d’Ayquerose | Alors que se fracasse l’idéologie mondialiste sur les récifs du réel, le concert des sirènes progressistes se rompt, et les nations de la vieille Europe émergent de leur envoûtement, nues et désarmées. Obstiné, paré de l’éthos militaire, s’élève un chant du cygne macroniste, qui n’est pas sans provoquer un charivari national, dont la clameur déborde jusqu’à Bruxelles.

+

macron guerre