Communiqué de l’Association Laissez-les-vivre
Ce lundi 7 octobre, le tribunal administratif de Pontoise statuait sur le sort d’une jeune handicapée majeure, Amélie Loquet, représentée par ses parents. Elle assignait en justice le Conseil général du Val d’Oise et l’Autorité régionale de santé pour les obliger à lui fournir un hébergement spécialisé d’urgence, au nom du droit à la vie. Atteinte d’une maladie rare, le syndrome de Prader-Willi avec troubles autistiques envahissants, Amélie éprouve un besoin permanent de manger tout ce qu’elle trouve, aliments ou produits d’entretien, et doit donc être surveillée en permanence.
Devenue majeure en octobre 2012, elle a dû quitter l’institut médico-éducatif où elle résidait et est retournée vivre chez ses parents. Depuis lors, la vie est devenue extrêmement difficile pour ces derniers et ils déplorent que gardée à la maison toute la journée, elle n’ait plus du tout de contacts avec le monde extérieur, notamment avec des éducateurs spécialisés. Ainsi, c’est au nom d’une atteinte au droit à la vie constituée à la fois par son absence de prise en charge médico-sociale et par l’épuisement psychique de sa famille que Maître Karim Felissi, avocat de la famille a plaidé cette cause. Le jugement du référé liberté du 7 octobre enjoint donc au directeur général de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France de prendre toutes les dispositions pour qu’une offre permettant la prise en charge effective d’Amélie soit présentée à ses parents dans un délai de quinze jours avec astreinte de deux cents euros par jour de retard.
La satisfaction de l’UNAPEI est aisément compréhensible : c’est en effet un beau succès pour les associations qui militent pour le droit des handicapés et il est important de noter que toute tentative d’instrumentalisation du cas d’Amélie par les lobbys de la mort a ainsi était évitée. Il est notable de constater que c’est le droit à la vie qui a motivé la décision et non celui à sa suppression.
La lettre au Président de la République attribuée à Vincent HUMBERT : « Vous avez le droit de grâce, laissez-moi celui de mourir » avait fait suite à une injonction de quitter l’hôpital où il résidait et où il avait pris ses marques. Cette perturbation avait déstabilisé sa mère, qui par la suite avait été manipulée par « l’Association pour le droit à mourir dans la dignité-ADMD ».
La chance d’Amélie LOQUET est que ses parents aient été soutenus par l’UNAPEI. En dépit d’affirmations quelque peu choquantes émises au cours du procès sur la qualité de la vie d’Amélie, il y a néanmoins lieu de se réjouir de cette décision et de souhaiter qu’elle fasse jurisprudence.