Arrêtez de réfléchir !

Publié le 08 Nov 2013
Arrêtez de réfléchir ! L'Homme Nouveau

Sur Europe 1 le 7 novembre dernier, Marie-Laure Brival, chef de service à la maternité des Lilas en Seine-Saint-Denis, déclarait que « le délai de réflexion pour les femmes souhaitant avorter doit être supprimé ». Mesdames, ne réfléchissez plus, ne pensez plus, l’État le fait pour vous.

La croisade pour l’IVG

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a remis au gouvernement 40 recommandations pour améliorer l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. C’était l’une des priorités affichées du gouvernement depuis le début du quinquennat de François Hollande dont Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, avait entrepris de s’occuper en saisissant le Conseil susnommé en avril dernier. « L’avortement n’est pas un problème mais la solution à un problème ! », déclarait dans un communiqué du 27 septembre le Planning Familial, très inquiet de la mobilisation des « intégristes anti-choix » qui menaceraient ce droit qui « fonde l’égalité entre les femmes et les hommes ». En septembre également, Najat Vallaud-Blekacem se lançait dans une croisade contre les sites d’information sur l’avortement dont les mieux référencés sur internet étaient alors, sinon clairement pro-vie, assez neutres dans leur présentation de l’IVG. Le ministre a dénoncé les « fausses informations », le manque de neutralité, bref, elle ne voulait plus de ces sites qui ne présentaient pas l’avortement comme une chose ludique, moderne et sympathique. Quelques coups de fils et quelques centaines d’euros plus tard, elle faisait référencer en premier sur les moteurs de recherche des sites « neutres » comme celui du Planning Familial… (Ceux qui auraient encore quelques doutes quant à la neutralité du Planning familial peuvent découvrir notre enquête au sein de cet antre de la mort dans notre hors-série n° 3)

Un acte « anodin »

L’axe de cette vaste offensive pro-IVG menée depuis quelques mois : l’avortement est un droit auquel toutes les femmes doivent pouvoir accéder facilement. C’est encore le leitmotiv du rapport rendu jeudi dernier qui voudrait, dans cette optique, faire supprimer la clause de conscience pour les médecins refusant de le pratiquer et ancrer dans les esprits que l’avortement est un acte anodin.

De fait, on n’a nul besoin d’une semaine de délai de réflexion obligatoire avant de changer de chemise, acte anodin s’il en est. Si l’avortement est tout aussi anodin pour nos élites, il est cohérent, quoique profondément malsain, de vouloir supprimer le délai légal en vigueur entre les deux entretiens préalables à l’avortement. Les femmes sont priées de ne surtout pas penser, l’état se charge de déterminer pour elles que tuer un enfant est un acte banal, moderne, égalitaire, républicain et laïc. Curieusement, ceux qui dénoncent ces temps obscurs de Moyen-âge où l’on aurait dit que la femme n’avait pas d’âme, semblent maintenant estimer qu’elle n’a pas de cervelle. Vous avez dit progrès ?

Du droit au devoir

Qu’un gouvernement mette en œuvre des moyens de coercition pour que les citoyens fassent leur devoir se comprend : l’on rechigne souvent à le faire tout en se plaignant de n’avoir pas assez de droits. Soit. Mais qu’un Etat fasse d’un droit un devoir, qu’il pousse – qu’il force presque – les citoyens à user de leur droit n’est rien de moins qu’un symptôme de plus du totalitarisme à l’occidentale.

En 1975, certaines femmes se battaient pour le droit d’avorter. Aujourd’hui, Najat Vallaud-Belkacem se bat pour le devoir d’avorter. L’« interdit d’interdire » s’est mué en « obligé d’être libre ».

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