Pour L’Opinion, qui se présente lui-même comme un « quotidien libéral », la cause est entendue. La réponse est claire, vive la concurrence. Pour mieux faire passer le message, il n’y a rien de mieux que de recourir au mauvais fonctionnement de la Sncf et au conservatisme syndical, en omettant systématiquement de présenter d’autres solutions ou une enquête sur le fonctionnement (et les prix) du transport ferroviaire dans d’autres pays…
Les bienfaits de l’ouverture à la concurrence, ce sont les dirigeants de la SNCF qui en parlent le mieux ! La simple perspective de voir des entreprises rivales pointer le bout de leurs locomotives sur les rails français pousse le groupe public à augmenter sa productivité, à faire des efforts de ponctualité, à serrer les prix, expliquent ils. (…)
Sans doute y a-t-il un peu de méthode Coué et de communication interne dans tout cela, pour rassurer les cheminots. Il n’empêche, les voyageurs de Paca ne se plaindront pas de passer bientôt de la théorie à la pratique : les TER Nice-Marseille, que la région a annoncé mercredi être sur le point de confier à Transdev à partir de 2025, circuleront deux fois plus souvent. L’offre augmentera de 75 % sur d’autres lignes locales, conservées par la SNCF mais après avoir été mise en compétition. Le tout pour un prix du billet équivalent et sans coûter plus cher au contribuable.
Sur le dos des employés ? Rien n’est moins sûr : Transdev leur demandera plus de polyvalence mais ne pourra trouver suffisamment de volontaires qu’avec des contreparties, sur les salaires par exemple. Pourtant, ces arguments ont jusqu’ici été écrasés par les slogans réflexes sur la « privatisation » et la « casse du service public », et par les menaces de grève. Face à la CGT cheminots ou à SUD rail, tous les présidents de région, y compris de droite, ne se sont pas précipités