Au quotidien n° 64

Publié le 12 Juin 2020
Au quotidien n° 64 L'Homme Nouveau

La question du racisme et de l’anti-racisme est revenu récemment sur le devant de la scène, non seulement aux États-Unis, mais aussi en France. Valeurs actuelles pointe particulièrement sur son site (9 juin) la militante Rokhaya Diallo :

Comme pour de nombreux polémistes, la présence de Rokhaya Diallo dans une émission est la sureté que les débats seront animés, et donc commentés. Fort de la vague d’indignation suite à la mort de George Floyd aux États-Unis, les militants indigénistes ont exporté la situation américaine en France, en la reliant à l’affaire Adama Traoré. La famille du jeune homme, décédé en 2016 suite à une interpellation policière, a profité de la situation pour protester contre la justice et l’État, notamment via l’intermédiaire de la militante afroféministe. L’occasion donc pour Rokhaya Diallo de ressurgir dans les médias, et de dénoncer le « racisme d’État » et le « privilège blanc ». La semaine passée, un débat sur RTL a enflammé les réseaux sociaux. La militante était opposée à Jean-Christophe Buisson, et Laurence Taillade, militante laïque, qui ont d’ailleurs subi une myriade d’insultes de la part des aficionados de Rokhaya Diallo. Le directeur adjoint du Figaro Magazine avoue être mécontent de ce « coup bas d’après émission » qui fait passer Rokhaya Diallo pour la victime, alors que « débattre et interrompre, c’est le but même de l’émission », souligne l’auteur du Siècle rouge, qui a son rond de serviette depuis près de dix ans. Cette victimisation est une technique courante de la militante. Partout dans les émissions de débats, on s’interrompt, on ne laisse pas finir son adversaire, et personne ne crie au scandale en publiant un extrait tronqué sur ses réseaux sociaux visant à diaboliser ses belligérants. Justement, ses adversaires ont « l’impression qu’elle pense être en guerre », souligne quelqu’un qui l’a déjà affronté. L’un deux va même jusqu’à affirmer qu’elle « souhaite une guerre civile en France pour importer le modèle américain », alors qu’elle passe son temps à le critiquer. (…) Elle défend également l’intersectionnalité, un concept universitaire venu des États-Unis (étonnant ?) qui consiste à analyser la manière dont différentes discriminations peuvent se combiner. Elle se situe dans la galaxie de journalistes décoloniaux, développée par des médias comme Mediapart, le Bondy Blog ou encore Clique TV. Elle dénonce de plus en plus ce qu’elle considère comme de l’islamophobie, notamment la loi de 2010 qui interdit la dissimulation du visage dans l’espace public. Ce qui lui vaut souvent le luxe d’être taxé d’islamo-gauchiste. Militante décoloniale et islamo-gauchiste donc ? Dans l’ouvrage collectif Les Territoires conquis de l’islamisme, Pierre-François Mansour souligne qu’il « existe des liens organiques entre militants décoloniaux et mouvements jihadistes ». (…) Même pendant l’épidémie de Covid-19, son racialisme la démangeait. En mai dernier, Rokhaya Diallo, dans une tribune pour Al Jazeera (étonnant ?), a regretté l’interdiction du voile intégral musulman en France, alors que le port du masque est obligatoire dans certains espaces publics. Si le coronavirus a beaucoup circulé ces derniers mois, le virus de l’islamisme le talonne de très près… Il y a quelques années, la militante afro féministe estimait également que les compresses blanches des pansements étaient racistes. N’est pas Martin Luther King qui veut…

Allons-nous vers la fin de l’argent liquide ? Oui et non, répond un article de L’Express (10 juin) consacré à ce sujet :

« Pas d’espèces », « merci de privilégier la carte »… Pendant le confinement, en pleine crise sanitaire, nombreux sont ceux qui ont pu voir ces messages aux caisses de certains magasins. Pourtant, refuser les pièces de monnaie ou les billets est une pratique illégale, passible d’une amende selon le Code pénal. C’est par ailleurs discriminant, comme le rappelle le Défenseur des droits, cela pouvant priver l’accès aux produits de première nécessité. Mais une chose est sûre : la crise du Covid-19 a déjà donné un aperçu d’un monde sans liquide, et nombreux sont ceux qui ont changé leurs usages. Pour preuve : le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avait précisé sur Europe 1 en avril dernier que les retraits de billets avaient diminué de près de 40% pendant le confinement.  (…)  A l’inverse, le paiement sans contact a été plus que jamais plébiscité. La pandémie a même servi de catalyseur, accélérant les discussions pour augmenter le plafond à 50 euros. Dès début mars, l’Organisation mondiale de la santé avait d’ailleurs préconisé l’utilisation de ce mode de paiement comme geste barrière contre la propagation du nouveau coronavirus. Les banques centrales se sont voulues pourtant rassurantes, rappelant que le risque de contamination était faible. Certains pays, comme la Chine et la Corée du Sud, étaient même allés jusqu’à désinfecter les billets.  (…) Selon David Bounie, cette crise n’a fait qu’accélérer des mutations déjà en cours : moins de cash dans les transactions… ce qui ne signifie pas pour autant sa disparition. « Ça a accéléré les choses mais pas chez tout le monde, pour certaines populations déjà enclines à utiliser des moyens de paiement numériques. » (…)  Malgré un recul, particulièrement marqué au temps du Covid-19, la disparition du cash ne serait donc pas pour demain ? C’est aussi l’avis d’Olivier Babeau, économiste et président de l’Institut Sapiens. « On en est loin. Il n’y aura pas un remplacement complet, mais une hybridation, comme pour les livres numériques et les livres à l’ancienne. Ce sera la même chose pour l’argent car le cash, malgré une réduction, fera beaucoup de résistance. » (…) Mais au final, qui souhaite la mort du cash ? « On voit l’intérêt de l’Etat, à terme : tout fiscaliser. Car un des grands arguments, du cash d’où l’inertie, c’est qu’il alimente une économie parallèle, le petit travail au noir, les petites transactions que les gens ne veulent pas mettre sous nez de l’Etat », analyse Olivier Babeau. Bref, de quoi assécher l’économie souterraine. Autres gagnants : les banques. « Les DAB ont un coût, c’est très cher. Chaque fois qu’on retire de l’argent, il y a une commission prélevée sur l’établissement du compte. »  

Pour consulter nos précèdentes publications, voir :

Au quotidien n°63

Au quotidien n°62

Au quotidien n°61

Au quotidien n°60

Au qutodien n°59

Au quotidien n°58

Au quotidien n°57

Au quotidien n°56

Au quotidien n°55

Au quotidien n°54

Au quotidien n°53 (du numéro 24 au numéro 53)

Au quotidien n°23 (du numéro 1 au n° 23)

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