Au quotidien n°131 : idéologie et argent : le ménage gagnant

Publié le 20 Jan 2021
Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau

Plus on parle d’Europe, plus la cagnotte des rédacteurs en chef de France Télévisions augmente. Il fallait y penser. Marianne (19 janvier) commente cette découverte du Monde.

À quoi reconnaît-on qu’une idéologie a le vent en poupe en 2021 ? Sa force de diffusion la dispense du petit écran pour convaincre. Elle s’impose irrésistiblement en trouvant écho sur Internet, les réseaux sociaux, par le bouche-à-oreille. À quoi reconnaît-on qu’une idéologie est déclinante en 2021 ? Elle est mise sous perfusion par le groupe France Télévisions et le gouvernement, par la force de l’argent grâce au premier et celle de la loi grâce au second. Ainsi de l’européisme. Le Monde nous apprend que, depuis plusieurs mois, une partie variable de la rémunération des rédacteurs en chef de France Télévisions « dépend de leurs efforts de renforcement de la couverture des sujets européens ». (…)

Qu’il s’agisse d’en dire du bien ou du mal, la pratique de prime financière et de contrainte éditoriale pose problème. Dans ce registre : l’avis de Clément Beaune, secrétaire d’État aux affaires européennes, qui « s’agace régulièrement des insuffisances de France Télévisions ». Il faut « renforcer les mécanismes qui conduisent nos chaînes publiques à parler davantage d’Europe (…) 

Cherchons tous les moyens possibles de contrainte ou de pression pour arriver à cela », a-t-il déclaré en septembre dernier, invoquant sans sourciller « une obligation de service public ». (…)

Gouvernement, direction de France Télé : même combat, donc. L’Europe à la télé, si ça ne marche pas, c’est qu’il y a un truc qui coince en haut, car en bas, les Français n’attendent que ça. Que le sentiment européen ruisselle par packs de douze. Toujours, bien entendu, avec l’idée que « parler d’Europe » relève de la neutralité, puisque notre appartenance y est naturelle. C’est même un « service public », a dit Clément Beaune. Constante indissociable de l’européisme depuis ses premiers souffles : être persuadé que plus on fournira aux citoyens l’envie d’aimer l’Europe, plus le sentiment européen suivra. Simple question de dosage ici et maintenant, avec la grande félicité européenne au bout du tunnel. Le marché unique soudera les peuples, Erasmus les rendra européens et l’euro tous heureux. Axiome rudimentaire : l’appétit vient en mangeant.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociété

La société et les familles (2/4) : La politique familiale en France depuis 1945

DOSSIER « Sans familles, pas de société ? » | Les prestations versées par l’État aux familles depuis 1945 pour compenser le coût de l’éducation des enfants, pour lutter contre la pauvreté ou pallier les situations sociales difficiles, ont beaucoup évolué en quatre-vingts ans, en particulier avec les conditions de ressources. Un tableau complet figure bien les changements sociaux et l’intérêt réel des politiques pour la famille en général.

+

famille prestations
À la uneSociété

La société et les familles (1/4) : La famille, un capital humain

Dossier « Sans familles, pas de société ? » | Cellule de base de la société, la famille est officiellement ignorée ou sous-estimée, ne comptant que comme consommatrice. Elle est pourtant le lieu où l’on prépare l’avenir, où se crée le « capital humain ». Un spécialiste rappelle sa vraie valeur dans le fonctionnement économique, auquel elle ne se réduit évidemment pas. Entretien avec Jean-Didier Lecaillon, auteur de La famille au cœur de l’économie.

+

famille société
À la uneSociétéÉducation

1er février : Salon de la Liberté Scolaire

Entretien | Le 1er février prochain, Paris accueillera la 5ᵉ édition du Salon de la Liberté Scolaire à l'espace Charenton (Paris XIIe), un événement clé pour les acteurs de l’éducation alternative en France. Michel Valadier, directeur de la Fondation pour l’École, revient sur les objectifs, les partenariats et les enjeux des écoles libres dites hors contrat.

+

instruction Salon de la Liberté Scolaire
À la uneSociété

Fondation Raoul Follereau : « Notre mission va bien au-delà du traitement médical »

Entretien | La Journée mondiale des malades de la lèpre, créée par Raoul Follereau en 1954, aura lieu cette année les 24, 25 et 26 janvier. Depuis 1968, la Fondation Raoul Follereau dépiste et traite les personnes atteints de la lèpre, et les accompagne dans leur réinsertion sociale et économique. Marie-Bénédicte Loze, directrice des Projets adjointe de la Fondation Raoul Follereau, a répondu à nos questions.

+

Fondation Raoul Follereau
SociétéBioéthique

50 ans de la loi Veil : L’avortement constitutionnel

La loi Veil puis la constitutionnalisation de 2024 ont inscrit l’avortement dans le droit français. Mais au prix de contradictions juridiques et de contorsions logiques qui ont  accéléré la course au gouffre avec la légalisation promise de l’euthanasie puis de la GPA. Retour sur une profanation fondatrice, celle de l’inviolabilité de la vie humaine.

+

avortement