Au quotidien-n°20 (Revue de presse du confinement)

Publié le 17 Avr 2020
Au quotidien-n°20 (Revue de presse du confinement) L'Homme Nouveau

Chaque matin, la rédaction de L’Homme Nouveau vous propose une courte revue de presse, principalement axée sur la réflexion (sans dédaigner l’information pure). Nous ne cherchons pas d’abord à faire du clic, pour nourrir des statistiques et l’auto-satisfaction. Notre démarche est plus simple et repose sur une conviction presque simpliste : « demain se prépare aujourd’hui ». Dans ce sens, depuis des années, L’Homme Nouveau propose un regard différent, loin des clivages faciles dans le but d’offrir les outils conceptuels, les habitus de réflexion pour reconstruire une société humaine et chrétienne.

Sur son blogue « l’avant-blog », l’essayiste Eric Werner met en scène l’actualité du moment. Le 4 avril dernier, il abordait la question de l’euthanasie et en tire une leçon politique :

« Après, comme le relève l’économiste Gaël Giraud, il ne faut pas s’étonner s’il y a des morts. Tout se paye. Sauf qu’on ne sait jamais à l’avance qui mourra ou ne mourra pas. Aujourd’hui même, à la radio suisse, un médecin a dit que des discussions sur la question de savoir qui a droit ou non aux soins intensifs ont lieu tous les jours : autrement dit, on n’a pas attendu cette épidémie pour les avoir. J’aime le mot discussion. Certains seront entubés, d’autres non. Ils en « discutent » donc, comme c’est mignon, et à un moment donné, on peut au moins l’imaginer, passent au vote. Zinoviev a intitulé l’un de ses livres, Le communisme comme réalité. On a aujourd’hui les droits de l’homme comme réalité. » (…) En France, un décret du 28 mars dernier autorise désormais l’injection du Rivotril à certains patients atteints du Coronavirus, ceux en charge palliative. Il ne l’impose pas, remarquez: il ne fait que l’autoriser. On respecte les croyances et convictions de chacun. C’est une possibilité, rien d’autre. (…) C’était autrefois illégal, ce ne l’est plus aujourd’hui. C’est au contraire tout à fait légal. Il n’y a rien au-dessus de la loi, dit la Poire. La loi c’est la loi. Nous sommes dans un Etat de droit.

Nous sommes tombés dans un piège, estime sur son site (13 avril) le spécialiste de la finance Pierre de Lauzun, à propos de la dette. Et il faut en sortir :

Il n’en reste pas moins que nous sommes bien dans un piège. L’endettement mondial est massivement plus élevé qu’avant la crise de 2008. Or les grands drames financiers ont tous été des crises de la dette, car s’il y a crise, une dette massive crée un effet domino, les faillites s’enchaînant. Que faire ? Fantasmer sur les évolutions passées n’empêchera pas la dette existante d’être bien réelle, et juridiquement exigible. Si vous ne la payez pas, vous êtes en défaut. Certes on peut l’étaler dans le temps, mais cela ne change pas grand-chose, et on doit surtout fournir un effort lourd, sous le contrôle étroit des créanciers. Il y a ensuite la répudiation. Mais croire qu’on peut répudier sans risque notre gigantesque dette publique, désormais égale à plus de 100% du PNB, on rêve. D’autant que les créances sur l’Etat ne sont pas principalement détenues par les banques, comme les gens le croient en lisant mal les statistiques, mais (outre les étrangers) par des institutions d’épargne, SICAV et compagnies d’assurance-vie, caisses de retraite etc. Veut-on vraiment les spolier ? Bien sûr, si on est acculé, on ne peut pas faire autrement, mais c’est une opération violente, et à court terme très dure. Et qui dans le cas de la France déclencherait une crise financière majeure, compte tenu de la masse concernée

Sur Boulevard Voltaire (2 avril) Marc Rousset remet dans une perspective plus large la pandémie actuelle et en tire des leçons politiques vigoureuses :

Les civilisations occidentales matérialistes, décadentes et hédonistes ont tellement peur de la mort qu’elles ne veulent plus la voir en face et surréagissent médiatiquement face à la moindre épidémie. À ce jour, les 10.000 morts en France représentent moins de 2 % des 580.000 décès annuels. Dans les années 1880, la tuberculose tuait, tous les ans, 100.000 personnes dans une France beaucoup moins peuplée. La canicule de 2003 fit, à elle seule, 15.000 morts. Pour relativiser encore, selon l’OMS, tous les ans, la grippe saisonnière provoque, dans le monde, 5.000.000 de cas graves, dont 280.000 à 600.000 décès. À ce jour, le coronavirus a provoqué environ 100.000 décès. Nous allons donc connaître une catastrophe économique en France seulement parce que le pays ne dispose pas de masques et d’appareils respiratoires en nombre suffisant, suite au laxisme de nos élites. (…) L’âge de l’hélicoptère monétaire et de l’endettement illimité touche à sa fin. Après la crise sanitaire, il faudra affronter la crise économique de l’endettement des États de l’Europe du Sud et d’une BCE en faillite. Travailler, épargner, en finir avec les folles politiques de relance par la consommation de biens importés, être sérieux, comme l’Allemagne et la Hollande, seule façon pour un pays de ne pas connaître la faillite et la misère, ce qu’avait compris la France en 1945 ! Si la zone euro éclate prochainement, ce qui est probable, les Français ne pourront que s’en prendre à eux-mêmes, n’ayant élu par lâcheté, depuis cinquante ans, après Pompidou, que des présidents de la République aussi incapables les uns que les autres !

La Revue de presse de L’Homme Nouveau ne se contente pas de proposer des informations éphémères, mais vous offre aussi de découvrir des réflexions. Elle est là pour nous inviter à réfléchir. En ce sens, elle ne perd (presque) rien de son actualité. Elle se lit et se relit.

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