Jane Fonda a été de tous les combats de la bien-pensance. Ou, presque. Paris Match (29 avril 2021) la ressort pour une dernière fois à travers plusieurs pages de photos (beaucoup) et de textes (peu) ainsi qu’un entretien. L’étalement du conformisme idéologique.
Son divorce d’avec Ted Turner en 2001 – après dix ans d’union avec cet incorrigible infidèle – l’a mise à l’abri du besoin : elle aurait empoché 70 millions de dollars. Mais, la divine l’a déjà prouvé, elle peut vivre de peu. Enfin, selon les critères hollywoodiens : elle est passée en 2017 d’une maison à 13 millions de dollars à une plus « modeste » estimée à 5 millions. Dans un sobre décor immaculé et de très bon goût, son assistante peut continuer à travailler au rez-de-chaussée tandis que « Madame » s’isole à l’étage, entre ses livres, ses conversations par Zoom, ses séries télé et son petit chien. Rien de plus excitant que d’aller militer avec les vraies gens, enroulée dans son manteau acheté en solde. Libérée de ses peines, Jane publie un livre de 350 pages sur ce come-back activiste, « Que faire ? Du désespoir à l’action, sauvons la planète ! ». Ce pourrait être rébarbatif, c’est incroyablement vivant, instructif, plein d’anecdotes, de souvenirs. (…)
Avez-vous découvert tardivement ce racisme américain ?
Non, j’ai travaillé pour les Black Panthers dans les années 1970, mais je ne comprenais pas en profondeur l’histoire du racisme. Il a fallu l’élection de Trump pour que je me mette à lire tous les ouvrages sur le sujet. Pour en saisir les racines. J’ai passé ces quatre dernières années à cela. Ma conclusion : sans racisme, il n’y aurait pas de crise du climat. Notre arrogance, notre obsession productiviste nous conduisent à exploiter l’Afrique, l’Amazonie… à raser leurs forêts, voler leurs ressources, les réduire à la misère. Notre mépris pour ces peuples a engendré le bouleversement des écosystèmes, l’acidification des océans, le réchauffement climatique.