Au quotidien n°261 : la franc-maçonnerie ou l’émancipation de tout dogme

Publié le 04 Oct 2021
Au quotidien n°261 : la franc-maçonnerie ou l’émancipation de tout dogme L'Homme Nouveau

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde (03-10-2021), Georges Sérignac, grand maître du Grand Orient de France rappelle la place et le rôle de la maçonnerie dans la République.

La société est traversée par un vif débat autour de la laïcité. Le Grand Orient va-t-il intervenir sur ce sujet ? Il a été assez discret sur la question…

On n’a pas été plus discret que d’habitude. Nous avons une commission permanente qui réfléchit, produit des analyses sur lesquelles nous nous fondons pour avoir une parole publique. On a eu une position cohérente sur la laïcité : la laïcité républicaine, les deux premiers articles de la loi de 1905, dont on demandait la constitutionnalisation. Ils disent que la République garantit la liberté des cultes, que la République assure la liberté de conscience et qu’elle ne reconnaît, ni ne salarie ni ne subventionne aucun culte. Mais il ne faut pas se cantonner à cette vision juridique. La laïcité est un projet philosophique et politique : c’est l’émancipation du dogme et l’émancipation citoyenne.

Comment expliquez-vous ces incompréhensions autour de la laïcité ?

Certains la considèrent comme un instrument d’oppression des musulmans… On ne parle plus de laïcité mais d’autre chose. La laïcité porte la liberté, l’émancipation. La laïcité n’est pas antireligieuse. La laïcité républicaine, c’est aussi la neutralité de l’Etat. C’est la clé de voûte de la République. C’est tout cela qui est très fort dans la laïcité. C’est ce que l’on essaie d’expliquer, notamment aux jeunes. Quand on voit que beaucoup d’entre eux la considèrent comme liberticide, c’est une catastrophe. Il y a une confusion des concepts, une transformation du sens des mots. (…)

La laïcité est-elle bien défendue par l’exécutif ?

C’est un détricotage qui remonte à plusieurs dizaines d’années. C’est un sujet, malheureusement, qui manque de clarification, pour des raisons qui tiennent de la méconnaissance, de lâcheté, d’électoralisme. Le premier discours du président de la République aux Bernardins nous a semblé éloigné de la laïcité républicaine. En revanche, celui des Mureaux est excellent. Avec la loi récente confortant les principes de la République, on est dans une volonté de bien faire, mais on focalise sur un culte, alors que ce n’est pas nécessaire. Tous les outils juridiques sont en place pour un exercice apaisé de la laïcité. Il n’y a pas besoin de surenchère.

Ce contenu pourrait vous intéresser

À la uneSociétéFin de vie

Fin de vie : les paradoxes d’un projet de loi

Entretien | Depuis ce lundi 12 mai, l'hémicycle de l'Assemblée nationale est le théâtre d'une évaluation des deux textes, l'un portant sur la fin de vie et l'autre sur les soins palliatifs. Le 27 mai est la date prévue pour les votes distincts. Entretien avec Joël Hautebert, professeur d’histoire du droit.

+

euthanasie fin de vie
SociétéÉducation

Les Académies Saint-Louis au service de l’éducation intégrale

Initiatives chrétiennes | Le premier internat des Académies Saint-Louis ouvrira ses portes à la rentrée 2025 en Sologne. Porté par une équipe d’éducateurs inspirée par les grands pédagogues chrétiens, ce projet ambitieux veut offrir aux garçons un cadre de vie structurant, fondé sur l’exigence académique, la vie communautaire et l’attention personnalisée.

+

Académie Saint-Louis de Chalès
Société

La famille au cœur : entretien avec Pascale Morinière

Entretien | La famille est-ce une notion obsolète ou dépassée ? Pascale Morinière, présidente des Associations familiales catholique (AFC) et médecin généraliste de formation, nous explique les défis des familles, le potentiel qu’elle représente dans un monde en perpétuelle mutation.

+

famille
SociétéPhilosophie

L’homme est-il une entité vivante comme les autres ?

L'Essentiel de Joël Hautebert | Depuis le XIXᵉ siècle, l’organicisme naturaliste assimile la société à un corps soumis à des lois biologiques. Ce glissement matérialiste bouleverse la conception de l’État, la place de l’homme dans la nature et l’identité collective, au risque d’effacer liberté, morale et spiritualité. 

+

ORGANICISME homme vivant