Au quotidien n°269 : le cardinal Müller défend la Pologne

Publié le 14 Oct 2021
Au quotidien n°269 : le cardinal Müller défend la Pologne L'Homme Nouveau

Le quotidien Présent (8 octobre 2021) a tenu à souligner que le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et responsable de l’édition complète des œuvres de Joseph Ratzinger/Benoît XVI était intervenu dans le cadre du bras de fer entre Varsovie et Bruxelles, en insistant sur la souveraineté de la Pologne.

À la lumière des multiples réactions hostiles au jugement du Tribunal constitutionnel polonais du jeudi 7 octobre, qui a réaffirmé que les décisions de la CJUE n’ont pas la primauté sur la Constitution polonaise dans les domaines où la Pologne n’a pas transféré sa souveraineté à l’UE en vertu des traités européens, les propos du cardinal Müller prennent toute leur saveur, même s’il a aussi parlé Église et pas seulement politique.

En ce qui concerne l’Église, selon le hiérarque les scandales sexuels actuels servent aussi de prétexte pour désavouer l’Église dans son ensemble, alors que le problème vient justement de l’idéologie de permissivité et de la culture de promiscuité promues par le monde occidental qui se sont infiltrées dans l’Église et sont à l’origine des péchés de certains ecclésiastiques ainsi que de la crise profonde dans de nombreux milieux catholiques.

(…)

Mais revenons aux propos tenus par le cardinal Müller sur TV Trwam et qui concernaient d’abord et avant tout les attaques contre la Pologne. Pour l’Allemand, les causes de l’offensive contre des pays comme la Pologne ou la Hongrie sont à chercher dans leur choix de défendre leur héritage culturel, historique et religieux enraciné dans le christianisme. Le cardinal Müller estime que l’Union européenne cherche à déchristianiser l’Europe, à détruire l’Église, et à dissoudre toutes les valeurs qui constituent le fondement de notre civilisation pour imposer une idéologie dangereuse.

« Nous assistons à une farce tragique dans laquelle les institutions européennes critiquent la Pologne et la Hongrie au nom des valeurs européennes. Ces prétendues ‘valeurs’ inventent le droit d’assassiner un enfant à naître ou à changer de sexe », a-t-il dit, estimant qu’on avait aujourd’hui affaire à un renversement total de tout le système de valeurs.

Mgr Müller qualifie d’énorme scandale le comportement des hommes politiques européens et le chantage financier exercé sur la Pologne : « C’est la Pologne qui a le plus souffert au cours des deux cent dernières années et elle a sacrifié un nombre énorme de vies humaines pour la liberté, l’État de droit et la démocratie. C’est pourquoi je considère comme une grande injustice le fait que les Occidentaux, qui n’ont aucune idée de ce qui se passe en Pologne, et qui reçoivent d’énormes sommes des institutions européennes, donnent des leçons à vos citoyens. Je vous appelle, vous tous, les Polonais, à ne pas permettre une telle arrogance et une telle insolence. La Pologne n’est pas un enfant mineur qui doit être discipliné par les politiciens incompétents de l’Ouest (…) La Pologne a sauvegardé sa culture, sa langue, son identité ethnique et sa foi catholique qui consolide la nation et en constitue le cœur ».

Ce contenu pourrait vous intéresser

A la uneSociétéLectures

Faire durer son mariage, un état d’esprit

Entretien | Ancien officier devenu psychologue clinicien, Marc d’Anselme milite pour l’amour durable, titre de son livre. Sa perspective originale consiste à voir le mariage comme une mise à l’épreuve des conjoints pour une restauration de leur personnalité, à travers quatre processus psychiques. Un chemin qui fait écho à la vision chrétienne du mariage comme voie de sainteté.

+

mariage
ChroniquesSociétéBioéthique

Une loi pure dans la Constitution…

L'Essentiel de Joël Hautebert | La Constitution fonde l’identité de la société. En y introduisant l’avortement, nos législateurs ont fait de la Ve République un système défini par la liquidation des êtres humains non désirés, selon une logique totalitaire déjà analysée par Hannah Arendt. Une spirale qui suivant sa propre nature ne s’arrêtera pas là et dévorera d’autres humains « superflus ».

+

avortement constitution
ChroniquesSociétéBioéthique

Avortement : quand l’homme se veut créateur de lui-même

C'est logique | Les débats sur la constitutionnalisation de l’avortement n’ont pas manqué se s’appuyer sur des sophismes, erreurs de raisonnement, généralisations et autres manipulations du langage. Le discours mensonger est indispensable pour déguiser un crime en un droit inaliénable... Aussi faut-il préalablement débusquer les vices de cette logique. 

+

avortement créateur