Face à l’ogre russe, il est bon de mobiliser toutes les bonnes consciences. Marianne (10 décembre 2021) rappelle la complexité de la situation et des données géopolitiques passées sous silence habituellement par les chœurs médiatiques.
À écouter le ronron médiatique, la question n’est pas de savoir si la Russie va envahir l’Ukraine mais quand. Selon le Washington Post, 175 000 soldats russes, répartis en 100 bataillons, sont sur le pied de guerre. Il ne manque que le menu servi aux officiers pour nourrir une campagne largement relayée dans une presse française qui prend les assertions de l’Alliance atlantique pour parole d’évangile.
Il est sans doute avéré que le Kremlin se prépare à toutes les éventualités, même si les exercices militaires susdits se déroulent à 250 km de la frontière avec l’Ukraine, en territoire russe, donc. Depuis plusieurs années, déjà, les relations entre Moscou et Kiev sont dans un état de détérioration avancée, pour des causes qui ne relèvent pas toutes de l’obsession poutinienne de reconstituer un empire disparu. Nul ne devrait ignorer les responsabilités de l’Otan, structure militaire née au moment de la guerre froide et toujours en place alors que l’ennemi d’alors, le pacte de Varsovie, a disparu. Le bras armé de l’Alliance atlantique s’étend autour de la Russie comme une toile d’araignée. Ne manque que l’Ukraine, qui rêve de l’intégrer. Que dirait Washington si des bases russes étaient installées à Cuba ou au Mexique ?
De cette réalité, les commentateurs bien-pensants ne veulent jamais parler. Ils vont même jusqu’à nier l’engagement pris après la chute de l’URSS par les Occidentaux de ne pas étendre l’Otan à l’Est.
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Résultat : aujourd’hui, la Russie se considère comme cernée par les membres de l’Otan. Pour elle, l’éventuelle extension à l’Ukraine est une ligne rouge. Cette perspective a naguère été envisagée par les pays occidentaux avant que ces derniers ne fassent marche arrière, sans pour autant fermer la porte. Le mieux serait pourtant de travailler à des solutions pacifiques et constructives.
Toute l’équipe de « Au quotidien », revue de presse quotidienne, vous donne rendez-vous le 3 janvier 2022 pour une nouvelle année au rythme de la presse. D’ici là, saint et joyeux Noël.