Quelles solutions pour l’Afrique ? C’est à cette question que Bernard Lugan apporte des éléments de réponse dans son éditorial du dernier numéro de L’Afrique réelle (juin) :
De tous les mensonges faits à l’Afrique, celui qui prétend lui faire croire qu’il n’y a pas de développement sans démocratie est celui qui y a provoqué les plus grandes catastrophes.?Ce diktat impose en effet un système politique fondé sur l’individu à des sociétés communautaires, avec pour résultat une ethno- mathématique électorale garantissant le pouvoir aux peuples les plus nombreux. D’où un désordre permanent.?Le développement de l’Afrique demeurera donc une chimère tant que la question de l’Etat n’y sera pas résolue. Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. C’est pourquoi les Africains ?doivent :?1) Reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est susceptible de provoquer une coagulation nationale.?2) Répudier le système électoral fondé sur le destructeur principe de « un homme une voix ». Donnant automatiquement le pouvoir aux peuples les plus nombreux, il fait donc des membres des ethnies minoritaires des citoyens de seconde zone ; d’où d’incessantes guerres civiles. 3) Réfléchir à des modes électoraux communautaires et non plus individuels. En un mot, les Africains doivent se décoloniser mentalement pour revenir à la culture du chef en lais- sant celle du consensus mou aux donneurs de leçons européens. Leur salut en dépend. Tout le reste n’est que nuées européocentrées. A commencer par le mythe du développement.
Sur son blogue (1er juin), abrité par Le Journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté décrypte un rapport émis par le Conseil multiculturel de Montréal sous le titre emblématique, Racisme systémique :
Le daltonisme racial consiste, en gros, à ne pas reconnaître le racisme systémique de notre société. En gros, si vous n’admettez pas la présence du racisme systémique, vous êtes vous-mêmes raciste. «Cette forme de racisme justifie par le fait même la non-intervention en la matière» (p.6). Donc si vous n’êtes pas d’accord avec la vision de la société portée par le rapport, vous êtes raciste. Cette forme de racisme «serait particulièrement présente dans la société québécoise en ce moment». Le rapport en donne pour preuve les «réactions suscitées par l’idée d’appropriation culturelle à l’été 2018 ou encore l’annulation de la consultation publique sur le racisme systémique à l’automne 2017. Ces deux exemples montrent à quel point cet angle mort persiste au Québec, notamment. Cette forme de racisme est effectivement dominante de nos jours» (p.6). En d’autres termes, si vous n’étiez pas d’accord avec les protestataires au moment de SLAV, ou si vous vous opposiez à la Commission sur le racisme systémique, vous êtes raciste aussi. Daltonien raciste, ne l’oublions pas. (…) Mais arrivons à l’essentiel. On trouvait dans ce rapport une proposition qui dévoile les convictions véritables de cette mouvance, qui au fond d’elle-même, reproche tout simplement au peuple québécois d’exister et de vouloir vivre dans sa langue. Il s’agit de la proposition 8. Je la cite. «Que la Ville s’assure que de la documentation et des services soient disponibles dans d’autres langues que le français.» Traduisons pour ceux qui ne sont pas familiers avec la littérature idéologico-bureaucratique. En d’autres mots, on doit lutter contre le racisme en remettant en question le statut du français comme langue commune. On fera cela progressivement, mais on le fera. Appelons ça l’étapisme multiculturaliste.
Pour consulter nos précèdentes publications, voir :
Au quotidien n°53 (du numéro 24 au numéro 53)
Au quotidien n°23 (du numéro 1 au n° 23)