Jouer Shakespeare est un défi permanent et c’est de belle manière qu’Antoine Herbez le relève dans cette pièce de jeunesse du maître incontesté du théâtre anglais, Le songe d’une nuit d’été. L’originalité de son approche du texte est de l’avoir serti, tel un joyau, dans l’écrin magnifique et si dynamisant de la musique de Purcell. Entendre à la fois Shakespeare et Purcell, qui plus est dans des chants de langue anglaise, est un véritable plaisir qui contribue pleinement au caractère enchanteur de cette pièce. Nous sommes dans les contrées du merveilleux où quatre jeunes amants se cherchent en s’y perdant dans les sous-bois d’une forêt magique sur laquelle règnent Titiana et Obéron, qui sont eux-mêmes en pleine querelle. Ballottés par les esprits joueurs et par le lutin Puck, les quatre jeunes gens sont emportés par le tourbillon de leurs passions contrariées par des artifices et des sortilèges dont il faudra les délivrer. Une belle leçon initiatique sur la force de l’amour qui triomphe à l’aurore d’une nuit de métamorphoses. Le bonheur de cette pièce réside dans la fluidité de son mouvement, la qualité musicale des instruments et des voix, la beauté d’un décor pleinement ajusté à son sujet et surtout à l’entrain de cette troupe de comédiens jouant d’un seul cœur avec un dynamisme joyeux qui ne se dément à aucun moment. Les spectateurs sont sous le charme de cette nuit enchanteresse. Un beau moment de théâtre !
Théâtre 14, 20 av. Marc Sangnier, Paris XIVe. Représentations les mardi, vendredi, samedi à 20 h 30 (séance supplémentaire le lundi 27 juin à 20 h 30) ; mercredi et jeudi à 19 h et samedi en matinée à 16 h. Jusqu’au 1er juillet. Rés. : 01 45 45 49 77.