Pour les uns, le pape Benoît XVI est le pape de Summorum Pontificum le motu proprio du 7 juillet 2007. Pour d’autres, il est le pape du discours de Ratisbonne (12 septembre 2006) qui, dans un exposé élevé sur la foi et la raison, a semblé placer le christianisme du côté de la raison et la violence du côté de l’islam ; discours qui a été corrigé et nuancé par la suite. On pourrait réduire le pontificat à telle ou telle prise de position ou décision, courageuse et à contre-courant. Considéré avec le recul du temps, ce pontificat apparaît comme une parenthèse, non pas inutile – tout au contraire –, comme une tentative. Il y a près de dix ans que Benoît XVI s’est démis de sa charge, après un peu plus de huit de pontificat. Son pontificat émérite, et quasiment silencieux, aura été plus long que son pontificat effectif. Il avait été élu en avril 2005, au quatrième scrutin, non sans une compétition avec le cardinal Bergoglio (qui n’avait pas cherché ni voulu cette compétition). Le cardinal Ratzinger avait 78 ans et dans les années précédentes il avait déjà demandé à Jean-Paul II de quitter sa charge de préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. À chaque fois, Jean-Paul II avait refusé, mettant ce cardinal si sûr doctrinalement et si bon en réserve de la papauté. Le cardinal Ratzinger a accepté le pontificat par esprit de sacrifice, bien conscient des lourds dossiers dont il héritait, notamment celui des abus sexuels dans l’Église qui auront été, avec le modernisme, une des lèpres du clergé du XXe siècle, toute catégories confondues (du simple prêtre ou religieux jusqu’aux cardinaux). Durant son pontificat, Benoît XVI aura fait tout ce qu’il lui était possible pour tenter de résoudre les défis qui se posaient à l’Église. Entre autres, il a rendu son plein droit de cité à la messe traditionnelle puisque tout prêtre pouvait la célébrer à nouveau sans en demander l’autorisation à son évêque ou à Rome. Il a levé l’excommunication qui frappait les quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X excommuniés depuis 1988. Il a appliqué la tolérance zéro face aux abus sexuels commis par des clercs : près de 400 prêtres renvoyés de l’état clérical et des dizaines d’évêques contraints à démissionner. Il a créé trois ordinariats personnels (des quasi-diocèses) pour accueillir les anglicans qui souhaitaient rentrer en communion…
L’Immaculée Conception (3/3) : Maternité, conception immaculée et double nature du Christ
Dossier « L’Immaculée Conception ou la rédemption préventive » | La naissance de Marie sans le péché originel est une conséquence de la nature du Christ, divine et humaine. C’est pourquoi il est essentiel de bien comprendre l’union hypostatique, contestée par le nestorianisme et affirmée par les conciles d’Éphèse (431) et de Constantinople II (553).