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Benoît XVI : le réalisme de la foi

Peut-être plus qu'aucun autre avant lui, Benoît XVI a les yeux irrémédiablement fixés sur l'avenir. L'avenir de l'Église et l'avenir du monde. Ce Pape, que l'on a décrit avec facilité comme un passéiste, sous le prétexte fallacieux qu'il était soucieux de préserver le dépôt de la foi, ne cesse de poser des actes qui préparent le futur. Ce Pape, que l'on a dépeint avec une rare complaisance, teintée d'ignorance, de « pessimiste » sous prétexte qu'il est augustinien – mais qui a lu saint Augustin parmi ses critiques ? – garde le regard projeté en avant.
À vrai dire, Benoît XVI n'est ni « pessimiste » ni « optimiste ». Ces termes qui dépeignent des tempéraments ne lui conviennent pas, même s'il peut à l'occasion se révéler l'un ou l'autre. La force de Benoît XVI, dans la modestie de sa démarche, dans le déroulement de son pontificat plus surprenant qu'il n'y paraît, réside dans son enracinement dans la foi et dans le fait de se placer résolument dans la perspective de l'espérance chrétienne.
 « La foi, nous rappelle le Compendium de l’Église catholique, (…) est la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L’acte de foi est un acte humain, c’est-à-dire un acte de l’intelligence de l’homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. » (n. 28. Cf. aussi n. 386). Le même Compendium nous offre aussi cette définition de l’espérance : « L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur...

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En mémoire de sainte Geneviève

En France, l'Église fête aujourd'hui sainte Geneviève, particulièrement dans le diocèse de Nanterre où elle est née et dont elle est la patronne, dans l'archidiocèse de Paris où elle est vénérée également comme la patronne ainsi que dans le diocèse aux armées puisque par décret en date du 18 mai 1962, le bienheureux pape Jean XXIII a solennellement désigné sainte Geneviève comme patronne de la Gendarmerie (même si elle est fêtée habituellement par cette arme le 26 novembre, en la fête de Sainte Geneviève des Ardents, instituée par le pape Innocent II). En ce début d'année 2012, nous confions ces diocèses à leur patronne et nous prions celle-ci également aux intentions de la France. En son honneur, nous publions un extrait de la notice que lui consacra dom Prosper Guéranger, dans son Année liturgique. 

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L’année commence bien

Après un premier Ordinariat personnel destiné à accueillir les Anglicans désirant rejoindre l'Église catholique selon les dispositions de la constitution apostolique Anglicanorum Cœtibu,la deuxième structure de ce type est officiellement née aux États-Unis le 1er janvier à destination des Épiscopaliens de ce pays.

C'est un ancien évêque épiscopalien marié, l'abbé Jeffrey Steenson, entré dans l'Église catholique en 2007 et ordonné prêtre en 2009 pour l'archidiocèse de Santa Fe (Nouveau Mexique), et qui a développé un programme de formation pour les pasteurs épiscopaliens souhaitant intégrer l'Église catholique, qui a été nommé par Rome premier Ordinaire de l'Ordinariate of the Chair of St Peter (ordinariat de la Chaire de saint Pierre) dont le siège est la paroisse Our Lady of Walshingham de Houston (Texas).

C'est le cardinal Donald Wuerl, archevêque de Washington D.C., qui avait été chargé par Rome le 23 septembre 2010 d'étudier la "faisabilité" d'un Ordinariat personnel et de l'application d'Anglicanorum Cœtibus aux États-Unis.

Dans son rapport donné le 15 juin 2011, lors de l'assemblée plénière de printemps des évêques américains, le cardinal concluait positivement, annonçant qu'une centaine de pasteurs épiscopaliens et plus de 2 000 fidèles étaient disposés à y entrer dès sa création, laquelle, précisa-t-il le 15 novembre dernier, se ferait le 1er janvier, ce qui a été officiellement annoncé par Rome à cette date. Deo Gratias !

(Plus d'informations dans le prochain numéro de L'Homme Nouveau, à paraître le 14 janvier). 

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Les papes et la paix

Il y a 45 ans, Paul VI instituait au 1er janvier une Journée mondiale pour la Paix. Depuis, les papes adressent à l'Égli­se universelle un message, car dans la pensée des papes, la paix n'est pas « un piège » (cf. Jb 15, 21), elle n'est pas « un mensonge établi »(cf. Jr 6, 14). Non, la paix est un don de Dieu et c'est le Christ, son Fils unique, qui seul, par son mystère pascal, peut accorder la paix véritable. Sans lui, il ne peut y avoir de conception authentique de la paix.Bien avant la création de cette Journée mondiale de la Paix, les papes depuis Léon XIII œuvraient déjà pour la paix. Saint Pie X était mort juste avant la guerre, « il guerrone », après avoir tout fait pour l’éviter. Benoît XV, vrai martyr de la paix comme le sera plus tard Pie XII, essaya d’arrêter, avec le bienheureux Charles de Habsbourg, ce fléau fratricide. Calomnié par tous, il ne cessait de dire : « Tous sont mes enfants ». Pie XI aussi, tout en condamnant fermement les totalitarismes, essaya d’éviter la guerre. Malgré des paroles très fortes : « Avec la paix tout est possible, avec la guerre tout est perdu », Pie XII ne put éviter le pire, mais il laissa un grand enseignement sur la paix. Jean XXIII un mois avant sa mort donna son encyclique à la paix. Ces enseignements pontificaux forment tout un ouvrage, La Paix intérieure des nations, présenté par les moines de Solesmes (1). Les messages pontificaux pour la Journée mondiale de la Paix mériteraient une publication soignée analogue, car il y a là un enseignement théologique et anthropologique sur la paix vraiment exceptionnel. Sans doute très marqué par les JMJ de Madrid, Benoît XVI consacre ce message-ci à la jeunesse dont il attend beaucoup. Le thème de l’éducation avait déjà été abordé à plusieurs niveaux par Jean-Paul II. En 1985, année des...

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Le Pape évoque la Seigneurie du Christ

« O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver ! » Veni ad salvandum nos !

Extrait d'une ancienne antienne liturgique, citée par le Saint-Père lors du message (cf. ci-dessous) accompagnant la bénédiction Urbi et Orbidu jour de Noël, ce texte nous rappelle, par la voix même du Pape, l'importance de la Seigneurie du Christ sur l'ensemble des réalités humaines.
En 1925, le Pape Pie XI publiait l'encyclique Quas Primas sur le Christ-Roi, rappelant que la royauté du Christ s'étendait non seulement sur les personnes mais aussi sur les institutions. Après le Concile Vatican II, ce qu'on appelait la royauté sociale du Christ est tombée en désuétude. Elle revient doucement aujourd'hui dans le souci de lutter contre le relativisme et dans une perspective anti-totalitaire qui est bien soulignée dans le Compendium de la doctrine sociale de l'Église. Dans le chapitre qui aborde la question de « la Seigneurie de Dieu » et qui en montre certains fondements bibliques, il est écrit :
« Quand le pouvoir humain sort des limites de l'ordre voulu par Dieu, il s'auto-divinise et demande la soumission absolue; il devient alors la Bête de l'Apocalypse, image du pouvoir impérial persécuteur, ivre « du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus » (Ap 17, 6). La Bête a, à son service, le « faux prophète » (Ap 19, 20) qui pousse les hommes à l'adorer grâce à des prodiges qui séduisent. Cette vision désigne prophétiquement tous les pièges utilisés par...

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Noël : le pape nous invite à quitter notre raison « libérale »

Dans la nuit du 24 au 25 décembre, sa sainteté le Pape Benoît XVI a prononcé une homélie dans laquelle il nous rappelle que Dieu qui s'est fait homme n'est pas seulement une idée mais qu'il est vraiment « apparu ». Méditant sur le mystère de la crèche, le Pape nous invite à « descendre du cheval de notre raison "libérale". Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu » et « nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l'humilité d'un enfant qui vient de naître ». 

 Chers frères et sœurs,La lecture tirée de la Lettre de Saint Paul Apôtre à Tite, que nous venons d’écouter, commence solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe de l’aurore : apparuit – « il est apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église, d’une manière synthétique, veut exprimer l’essence de Noël. Dans le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 : lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant : Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle il demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est «&#160...

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Saint et joyeux Noël

Toute l'équipe de L'Homme Nouveau vous souhaite un saint et joyeux Noël.

 PUER NATUS EST NOBIS, VENITE ADOREMUS 
UN ENFANT NOUS EST NÉ, VENEZ, ADORONS-LE

« Il n'a rien de plus beau que d'être rejoints par le Christ. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire. Lorsque nous rencontrons dans le Christ le Dieu vivant, alors seulement nous connaissons ce qu'est la VIE »
(Benoît XVI).

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La Pape évoque les fondements de la crise

Signé comme chaque année le 8 décembre dernier, en la fête de l'Immaculée Conception, le message du Pape pour la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier, a été rendu public récemment sur le site du Vatican. Comme toujours avec ce type de message, l'habitude risque de nous faire délaisser ce genre de texte qui explore, année après année, le même thème. Depuis le début de son pontificat, Benoît XVI a pourtant clairement imprimé sa marque dans ce domaine aussi, délaissant petit à petit l'évocation des droits de l'Homme pour recentrer toute la réflexion sur le Christ.
Il n'est pas de mon propos de livrer aujourd'hui un commentaire du message pour 2012. Depuis plusieurs années, L'Homme Nouveau a pris l'habitude de débuter l'année en livrant à ses lecteurs le texte du Souverain Pontife et un commentaire qui en fait ressortir les points saillants. Je voudrais me contenter ici de quelques aspects.
Pour 2012, le Saint-Père a voulu attirer notre attention sur « l'éducation des jeunes à la justice et la paix ». Ce thème, entièrement axé sur l'avenir, Benoît XVI l'a voulu délibérément ancré dans la perspective de l'espérance et dans le souci de la vocation du chrétien dans le monde. Loin de nier la crise, ou, pour reprendre ses propres termes « la chape d'obscurité » qui semble « recouvrir notre temps », le Pape entend ranimer notre confiance et l'orienter « au service du Bien ».
Mais sur la crise justement il nous dit plus que ce simple constat. Il en livre les causes exactes qui passent généralement hors de portée des économistes qui considèrent leur science comme autonome et ne relevant d'aucune autre.
Or, si la crise a bien des effets économiques et...

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Béatitudes : entre procès et refondation

 

Secouée par la sanction tombée le 1er décembre et concernant l'un de ses membres, la Communauté des Béatitudes a reconnu dans un communiqué ses faiblesses. Petit retour sur l'historique de cette communauté fondée en 1973 par celui qui sera connu sous le nom de frère Éphraïm.La sentence du Tribunal correctionnel de Rodez est tombée ce 1er décembre. Le frère Pierre-Étienne Albert, membre de la Communauté des Béatitudes, est condamné à cinq ans de prison pour actes de pédophilie commis entre 1985 et 2000. Alertés une première fois en 1989, ses supérieurs n’ont pas su ou pas voulu réagir. La plainte déposée en 2003 devant le Tribunal d’Avranches avait été classée sans suite, et la mise en garde à vue des anciens dirigeants (Gérard Croissant – connu sous le nom de frère Éphraïm –, Philippe Madre, Fernand Sanchez et François-Xavier Wallays), au titre de manquements dans le suivi communautaire de leurs ouailles, n’a pas abouti à une mise en examen. ­Pierre-Étienne Albert s’est finalement lui-même accusé en 2008 d’abus sur 57 mineurs. Il fut déclaré coupable de faits moralement gra­ves, renvoyé de l’état clérical et exclu de la Communauté par l’Officialité de Toulouse en 2010. Le tribunal de Rodez ayant approuvé la sentence, le procès s’y est ouvert le 30 novembre 2011 pour traiter de 38 affaires, les autres étant désormais soumises à prescription. Une nouvelle tragique pour la communauté, conséquence tardivement dévoilée des dérives des premières années et qui confirme d’elle-même la nécessité de la restructuration entreprise depuis 2007. Fondée en 1973 et portée par l’élan du Renouveau Charismatique, la Communauté des Béatitudes connut très vite un incroyable rayonnement à travers plus de 70 maisons présentes sur les cinq continents. Elle vit le jour sous le nom de « Communauté du Lion de Judas et...

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Prêtres et laïcs réagissent à l’affaire Castellucci

Ce florilège de réactions plus ou moins épidermiques de prêtres et de laïcs constitue la suite et fin de notre enquête sur les récents évènements du théâtre.

 

Les réactions furent variées et multiples, il serait long et fastidieux de les recenser toutes. Cette liste non exhaustive veut donner un aperçu des principaux points de vue qui se sont affrontés, de l'abbé Grosjean au Père Michel Viot en passant par Fabrice Hadjadj et Michel de Jaeghere.

Vous trouverez un extrait de chacune des réactions accompagné d'un lien qui vous permettra d'accéder au texte dans son intrégralité.
Message de l’Abbé Pierre-Hervé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles, sur le Forum catholique, le 29 octobre 2011.Stop au malentendu. Avis d'un prêtre qui a vu la pièce de théâtre de Castellucci.« (…) On peut aimer ou pas. On peut critiquer la mise en scène. Mais je l'affirme: je n'y ai pas vu d'intention blasphématoire. J'en suis même sorti bousculé, marqué. Elle appelle à une vraie réflexion sur la souffrance, sur la compassion de ce fils pour ce vieux père. Compassion du Fils pour notre vieille humanité souillée. Encore une fois, on peut la discuter. Ne pas aimer du tout. Mais je demande à ceux qui hurlent au blasphème : l'avez vous vu jouée ?jusqu'au bout ? Jusqu'à ces derniers mots sur lesquels on termine : "tu es mon berger" Mot lumineux, qui prennent le dessus sur le "not"qui s'insère comme le doute peut parfois attaquer notre confiance. J'en veux à ceux qui nous ont instrumentalisés. J'en veux à ceux qui ont envoyé des jeunes au casse pipe. J'en veux à ceux qui se servent de tout cela pour se faire de la pub... »Vous trouverez l’intégralité du texte sur :http://www.leforumcatholique.org/message...

Au quotidien n° 247 : état de droit et refondation politique L'Homme Nouveau