Benoît XVI : le réalisme de la foi
Peut-être plus qu'aucun autre avant lui, Benoît XVI a les yeux irrémédiablement fixés sur l'avenir. L'avenir de l'Église et l'avenir du monde. Ce Pape, que l'on a décrit avec facilité comme un passéiste, sous le prétexte fallacieux qu'il était soucieux de préserver le dépôt de la foi, ne cesse de poser des actes qui préparent le futur. Ce Pape, que l'on a dépeint avec une rare complaisance, teintée d'ignorance, de « pessimiste » sous prétexte qu'il est augustinien – mais qui a lu saint Augustin parmi ses critiques ? – garde le regard projeté en avant.
À vrai dire, Benoît XVI n'est ni « pessimiste » ni « optimiste ». Ces termes qui dépeignent des tempéraments ne lui conviennent pas, même s'il peut à l'occasion se révéler l'un ou l'autre. La force de Benoît XVI, dans la modestie de sa démarche, dans le déroulement de son pontificat plus surprenant qu'il n'y paraît, réside dans son enracinement dans la foi et dans le fait de se placer résolument dans la perspective de l'espérance chrétienne.
« La foi, nous rappelle le Compendium de l’Église catholique, (…) est la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. L’acte de foi est un acte humain, c’est-à-dire un acte de l’intelligence de l’homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. » (n. 28. Cf. aussi n. 386). Le même Compendium nous offre aussi cette définition de l’espérance : « L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur...